vendredi 24 septembre 2021, par
Dans le nouveau rapport que la Cour des Comptes vient de publier, il est question d’évaluer la gestion de la crise sanitaire sous le prisme des activités de réanimation et de soins critiques. Elle y fait un constat qui rappelle ce que tous les observateurs disent depuis des années et que la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’amplifier. Parmi les recommandations qu’elle formule dans ce rapport, elle souhaite que les infirmier de réanimation soient formés. Messieurs de la Cour, ce sont des IADES...
La Cour des comptes a l’habitude de régulièrement épingler les organisations sanitaires, y compris le système de Santé lui-même dans sa globalité. Elle donne, dans ce contexte des arguments budgétaires qui sont souvent indiscutables.
Des données chiffrées sur l’activité des réanimations à mettre en perspective
Mais elle vient de publier un rapport sur la gestion de la crise sanitaire qui sévit depuis 18 mois qui a eu, selon elle, une fonction de révélateur des difficultés structurelles des services de soins critiques. Elle décrit ainsi une stabilité du nombre de lits de réanimation autour de 5 000 depuis 2013, ce qui, en soi, et hors crise majeure, n’avait rien de scandaleux. Or la Cour avance l’argument que l’activité des réanimations a significativement augmenté au cours de la même période, ce qui reste à prouver. Il faudrait en effet, pour bien évaluer cette tendance, identifier précisément la gravité de l’état des patients qui s’y trouvent.
Un constat que la crise sanitaire n’a fait qu’amplifier
Elle regrette également l’absence de progression du nombre de postes d’internes ouverts aux épreuves nationales classantes (ECN), l’absence de formation spécifique des infirmiers à la réanimation, l’absence aussi de reconnaissance des qualifications paramédicales. Cette situation, que nous dénonçons régulièrement, et qui est établie depuis quelques années déjà, n’a pas attendu la pandémie de COVID pour mettre en péril la continuité de la prise en charge des patients ainsi que l’intégrité physique et mentale des praticiens - la spécialité de réanimation n’est pas la seule touchée, loin de là - ainsi que des personnels soignants. La crise n’a fait qu’amplifier les problèmes déjà existants et les a exposés sur la place publique, l’opinion se rangeant résolument su côté des professionnels de Santé, la peur de ne pas pouvoir être pris en charge expliquant certainement cet intérêt soudain.
Des recommandations quelque peu désuètes et récurrentes
Toujours est-il que le rapport pondu par la Cour des Comptes n’a, cette fois, pas la pertinence à laquelle cette dernière nous a habitués. Alors, les douze recommandations qu’elle formule à la fin de ce document, si elles tombent sous le sens, ne font pas preuve d’originalité. Elle conseille, entre autres, de tirer les enseignements de la gestion de crise, notamment en évaluant les conséquences des déprogrammations, des transferts de patients et du renoncement aux soins durant la première vague de Covid-19, de réformer l’organisation des soins critiques, ou d’anticiper les besoins futurs en ressources humaines dans ce secteur, notamment en amplifiant le nombre de postes ouverts aux épreuves classantes nationales (ECN) en médecine intensive et de réanimation comme en anesthésie-réanimation. Elle souhaite enfin que les infirmiers exerçant dans ces unités fassent l’objet d’une formation spécifique. Mais cette spécialisation existe, messieurs de la Cour, il s’agit des IADES...