Un coup de pouce supplémentaire pour les technologies de Santé

mardi 8 juin 2021, par Bruno Benque

Alors que les industries de Santé françaises ont toujours du mal à prendre leur envol pour cause, souvent, d’inertie administrative, et que le Contrat stratégique ad hoc signé en 2019 tarde à donner des résultats, un avenant a été signé ce jour audit contrat avec les ministères concernés. Les projet en cours seront renforcés et de nouveaux projets structurants viendront s’y ajouter.

Les technologies de Santé, nous en faisons l’expérience tous les jours sur le terrain, sont plus présentes chaque jour dans les pratiques soignantes. L’écosystème qui s’est créé depuis une vingtaine d’année fait la part belle aux firmes étrangères, laissant souvent les société issues de l’hexagone sur le flanc.

Les industries de Santé françaises ralenties par l’inertie administrative

Le problème n’est pas nouveau et les acteurs français de ces technologies de Santé, qui sont souvent des start-up innovantes créées par des ingénieurs locaux, pointent du doigt l’inertie administrative comme raison majeure de la difficulté qu’ils ont de passer de la phase scientifique, puis clinique, à l’étape commerciale. Des organisations comme le SNITEM, France Biotech, French Healthcare ou Medicen Paris Region ont ces dernières années, été créées afin de leur venir en aide chacune dans leur domaine et mettre en place les conditions de la réussite. Mais force est de constater que les freins au développement sont forts et bien ancrés. Il en résulte une situation où, bien que présentes dans l’environnement sanitaire, les sociétés françaises n’exploitent pas l’énorme potentiel qu’elles possèdent.

Un nouvel avenant au Contrat stratégique des filières et industries de Santé

C’est pour essayer de casser cette mauvaise dynamique que le Gouvernement a passé, en février 2019, un « Contrat stratégique de filière des industries et technologies de santé » destiné à porter les exigences d’innovation de la filière au bénéfice de la compétitivité et du rayonnement de la France à l’international. Un avenant à ce contrat a été signé ce 8 juin 2021, en présence d’Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et la Relance, chargée de l’Industrie, et Olivier Bogillot, président du Comité Stratégique de Filière (CSF) des Industries et Technologies de Santé.

Bioproduction, intelligence artificielle et antibiorésistance renforcées

Cet avenant s’attachera à poursuivre et renforcer des projets structurants initiaux (bioproduction, lutte contre l’antibiorésistance, intelligence artificielle et santé, formation et compétences, développement des PME et déploiement à l’international), en créer de nouveaux notamment pour la relocalisation de principes actifs, l’imagerie médicale, le diagnostic in vitro ou la transformation numérique.

En pratique, les missions du projet Bioproduction, un secteur qui a montré ses insuffisances lors de la pandémie de COVID-19, seront étendues afin de développer et industrialiser des innovations technologiques et réduire les coûts de production des biothérapies, et l’Alliance France Bioproduction sera créée afin d’aligner priorités nationales et régionales en bioproduction. Le projet IA & Santé, qui a, quant à lui bien évolué avec notamment l’axe IA & Cancer ou la valorisation des données partagées du Health Data Hub, s’enrichira d’une nouvelle action « Parcours de santé » qui optimisera le service rendu au patient et d’un cas d’usage IA & Maladies rares favorisé par un accès facilité aux données, le déploiement d’algorithmes et l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques. Sans oublier les projets Lutte contre l’antibiorésistance, Accompagnement au développement des PME, Formation et développement de compétences et enfin Déploiement international qui sont toujours en cours.

De nouveau projets structurants notamment en imagerie et en transformation numérique

L’avenant comporte enfin des dispositions relatives à de nouveaux projets structurants comme le Projet Relocalisation de principes actifs, intermédiaires ou médicaments essentiels qui vise à réduire la dépendance de la France et de l’Union Européenne pour l’approvisionnement en molécules critiques, en investissant durablement dans ses actifs, compétences et savoir-faire et en sécurisant les chaînes d’approvisionnement au niveau européen ou en soutenant la recherche, le développement et l’industrialisation de technologies innovantes.

D’autre part, le Projet Imagerie Médicale, qui aura pour objectif de développer une filière industrielle française à partir de quatre cas d’usages, le Projet Diagnostic in vitro et le Projet Transformation numérique s’attacheront à soutenir le développement et l’industrialisation des innovations technologiques majeures et encourager la production en France. Le CSF de la filière mettra enfin ses compétences au service de la coopération avec les autres filières, des pistes de coopération avec les filières Chimie, Electronique, Sécurité, Solutions pour l’industrie du futur et Photonique étant envisagées.

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34


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