jeudi 28 septembre 2017, par
L’Observatoire « Place de la Santé » lancé par la Mutualité française traite, dans sa première édition, de l’évaluation du reste à charge dans les différents territoires. Comme l’on pouvait s’y attendre, ce document objective des disparités territoriales importantes. La démographie médicale et les tarifs médicaux sont également étudiés de près. Les français y apparaissent également comme pessimistes quant à l’évolution à venir de leur reste à charge.
Suite à la réflexion lancée à l’occasion de la dernière campagne présidentielle « Place de la santé », la Mutualité Française vient de lancer un Observatoire du système de santé français, qui présentera des « indicateurs du réel », dans une première partie intitulée « Des réalités », et comprendra une étude d’opinion mesurant le ressenti des Français sur notre système de santé nommé « Des perceptions »..
De grandes disparités de reste à charge d’un territoire à l’autre
La première édition de cet observatoire a pour objet l’étude des restes à charge dans les différents territoires. Alors qu’Emmanuel Macron a fixé l’objectif d’un reste à charge zéro en optique, dentaire et audioprothèse, la Mutualité Française a voulu évaluer les différences dans les coûts de santé en France. Cette première enquête révèle de grandes disparités entre les territoires lorsqu’ils doivent acquérir des lunettes et des prothèses dentaires ou auditives. Et ce document montre des écarts qui peuvent être très importants, allant du simple au double, notamment pour l’achat d’une paire de lunettes de même correction. Il objective ainsi un reste à charge très différent d’un département à l’autre dans l’optique ou le dentaire, pour l’achat d’un équipement moyen et pour un assuré doté de la garantie de complémentaire santé la plus fréquente.
Une démographie et des tarifs médicaux très disparates
Dans des départements comme l’Ariège ou les Ardennes, ce reste à charge est nul alors que dans la région parisienne il est très élevé. La démographie des professionnels de santé dans ces spécialités est également très variable suivant le territoire, de même que les dépassements d’honoraires des praticiens. Il y a ainsi 6 fois plus d’audioprothésistes par habitant dans la Drôme qu’en Seine-Saint-Denis d’une part, et les tarifs de secteur 2 sont pratiqués par un médecin sur deux en région parisienne et en Auvergne/Rhône-Alpes contrairement aux pratiques des autres régions. L’Observatoire évalue le reste à charge en France à 247 euros en moyenne en 2015, le plus bas des pays de l’Union européenne à 15.
Des français pessimistes quant à l’évolution du reste à charge
La partie « Perceptions » de cet observatoire, est basée sur une étude d’opinion menée par Harris Interactive pour la Mutualité Française dans laquelle les français sont invités à se prononcer sur l’évolution de leur reste à charge. Cette enquête révèle que les deux tiers d’entre eux considèrent qu’il a augmenté au cours des 5 dernières années, notamment concernant les lunettes (69 %), les soins dentaires (68 %) ou les consultations chez un médecin spécialiste (60 %). Ils sont 74% à se montrer pessimistes quant à l’évolution de leur reste à charge contre seulement 8% qui pensent qu’il tendra à diminuer. Dans le sillage des mesures annoncées par le Président Macron, la réduction du reste à charge et les tarifs des soins et des dispositifs médicaux figurent parmi les sujets les plus importants pour eux, de même que la lutte contre les déserts médicaux.
En prenant l’initiative d’élaborer ce type d’analyse, la Mutualité française apporte un éclairage documenté sur les évolutions de l’environnement sanitaire français dans le but de, comme le dit Thierry Baudet, son Président dans son éditorial, « partager des constats, donner les moyens d’agir, inciter à l’action pour un système plus juste, mobiliser toutes les énergies, offrir le bon accompagnement, la bonne prise en charge et garantir l’accès à des soins de qualité. »
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34
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