lundi 14 novembre 2022, par
Le radon est considéré comme cancérogène depuis 1987 et fait l’objet d’une procédure de surveillance formelle depuis 2018. Les précepteurs de risque ionisant au sein des établissements de Santé y sont désormais sensibilisés et l’INRS y consacre un dossier détaillé. Ce risque doit ainsi être pris au sérieux pour les travailleurs, ce gaz étant responsable de 3 000 décès par an en France.
De nombreuses procédures de prévention du risque ionisant sont mises en place au sein des établissements de Santé, afin que les travailleurs exerçant dans un environnement comportant des émissions de rayons X fassent l’objet d’une surveillance régulière.
Le radon classé comme substance cancérogène depuis 1987
Mais l’ensemble des agents hospitaliers et médicosociaux sont soumis, de manière plus ou moins dense selon leur situation géographique, à l’effet du radon, un gaz radioactif issu de l’uranium contenu naturellement dans la croûte terrestre. Dans les espaces clos mal ventilés, il peut se concentrer à des niveaux importants, c’est la raison pour laquelle il fait l’objet, depuis 1987, d’une classification parmi les substances cancérogènes pour le poumon par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) promu par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le législateur a d’autre part pris en considération cette problématique en élaborant l’Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français et c’est dans ce cadre que l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) communique auprès des employeurs afin de les sensibiliser sur ce risque environnemental.
Une procédure pour évaluer le risque ionisant lié au radon
Pour évaluer l’activité volumique du radon dans un lieu de travail, ces derniers se doivent de faire réaliser des mesurages de la radioactivité en période hivernale. L’IRNS rappelle que toutes les entreprises doivent s’interroger sur la présence de radon dans les lieux de travail et intégrer dans leur document unique l’évaluation des risques professionnels liés à l’exposition à ce gaz radioactif naturel qui est responsable d’environ un tiers des expositions annuelles aux rayonnements ionisants de la population française. Dans certaines zones géographiques, la concentration en uranium dans le sol est plus importante, ce qui fait grimper le niveau d’activité volumique de radon. L’INRS publie d’ailleurs une cartographie des régions les plus émettrices. Les employeurs ont donc l’obligation d’évaluer le risque d’exposition à ce gaz dans les locaux de travail situés en sous-sol ou rez-de-chaussée des bâtiments.
Ventilation des locaux et étanchéité des fissures ou canalisations
Cette évaluation est confiée généralement aux personnes compétentes en radioprotection (PCR) et autres conseillers en radioprotection qui gèrent le risque ionisant dans les services d’imagerie médicale ou les blocs opératoires des établissements de Santé. Des organismes agréés peuvent être également mis à contribution pour cette activité spécifique. Lorsque les résultats montrent un dépassement du niveau de référence, qui est fixé à 300 Bq/m3 en moyenne annuelle, des mesures de prévention visant à réduire la concentration de radon doivent être mises en œuvre par l’employeur, à commencer par l’amélioration de l’efficacité de la ventilation, voire de l’étanchéité des voies d’entrée du radon dans le bâtiment comme les fissures au sol ou les canalisations.
Un gaz responsable de 3 000 décès par an en France
Mais si ces mesures sont insuffisantes et que les niveaux d’exposition sont encore trop importants, l’employeur doit alerter l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) et réaliser un zonage des locaux concernés par ce risque avec accès limité aux personnes accréditées. Pour plus d’information, l’INRS publie une fiche explicative des procédures à réaliser dans le cadre de la prévention du risque lié au radon.
Rappelons que l’exposition au radon est associée à un risque de cancer broncho-pulmonaire, évidemment augmenté par le tabagisme. Des études récentes montrent que le radon est responsable d’environ 10 % de ce type de cancer, soit 3 000 décès par an en France. Il convient donc de ne pas minimiser l(impact qu’il peut produire sur les travailleurs.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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@bbenk34.