La Guyane sous haute tension : l’épidémie de coronavirus en pleine progression

lundi 29 juin 2020, par Bernadette Fabregas

La Guyane, département d’outre-mer français, vit aujourd’hui une situation sanitaire compliquée. Le coronavirus y circule de façon importante et le stade 3 de l’épidémie a été déclaré le 15 juin dernier. Clara De Bort, directrice de l’ARS Guyane, nous explique la stratégie mise en place afin de faire face à la multiplication des contaminations, arriver à la contraindre tout en prenant en charge les patients les plus gravement touchés.

Infirmiers.com - Où en est l’épidémie en Guyane aujourd’hui et pourquoi ce nombre de cas en augmentation ?

Clara De Bort - L’épidémie s’est en effet intensifiée en Guyane, avec toutefois une intensité variable de la circulation virale sur le territoire. Kourou est la ville de Guyane la plus touchée en nombre de cas par habitant. Nous avons des cas regroupés avec une diffusion communautaire où le retraçage des chaînes de contamination n’est plus possible. La proximité et la frontière longue de 700 km avec le Brésil, fait vivre l’épidémie en même temps que l’Amérique du Sud. En date du 25 juin, 3033 cas sont déclarés positifs, avec une forte hausse depuis 2 semaines et au jour le jour (+206 en 24h) traduisant l’intensification de la circulation. De fait, la Guyane est depuis le 15 juin passée au stade 3 de l’épidémie. Les hospitalisations pour COVID-19 ont elles aussi nettement augmentés et entre une et deux admissions en réanimation a eu lieu chaque jour depuis le 10 juin. 102 personnes sont actuellement hospitalisées dont 17 en réanimation. 4 patients ont été évacués vers le CHU Martinique et 2 vers le CHU Guadeloupe. 10 décès sont à déplorer.

Infirmiers.com – Face à cette forte circulation du coronavirus, la population est-elle amenée à être à nouveau confinée ou seules les mesures barrières sont applicables ? La vie sociale a t-elle repris ?

Clara De Bort - A ce jour, certaines communes - Saint-Georges et Camopi à la frontière du Brésil - sont confinées. Une cité du littoral subit aujourd’hui la même règle depuis la découverte d’un important foyer. Les écoles ne sont toujours pas ouvertes, sauf une école primaire d’Awala Yalimapo, à l’ouest de la Guyane, pour quelques enfants. Je précise que cette commune est actuellement épargnée par le virus. Le télétravail est très fortement préconisé en complément des gestes barrières et des mesures de distanciation physique. Cependant, face à l’épidémie de Covid-19 qui s’accélère, le préfet de Guyane a renforcé le couvre-feu dans la ville spatiale de Kourou, commune du littoral guyanais la plus touchée en nombre de cas de Covid-19 par habitant. À Kourou, le couvre-feu est étendu de 19 heures (au lieu de 21 heures) à 5 heures en semaine, et le week-end du samedi 15 heures (au lieu de 19 heures) au lundi 5 heures. Cayenne, Rémire et Matoury formant « l’île de Cayenne » sont soumis à ce régime depuis le 19 juin. Macouria - entre Cayenne et Kourou - est concernée par ces dispositions depuis le 21 juin notamment à Cayenne, les Autorités renforcent les mesures de restrictions de circulation avec l’allongement du couvre-feu - de 19h (au lieu de 21h) à 5h en semaine, et le week-end du samedi 15 h (au lieu de 19h) au lundi 5h.
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Propos recueillis par Bernadette Fabregas
Rédactrice en chef Infirmiers.com
bernadette.fabregas@infirmiers.com
@FabregasBern


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