samedi 4 juin 2022, par
Le tabac arrive en tête de toutes les causes de cancer, loin devant les autres facteurs de risques, rappelle l’Institut National du Cancer (INCa), à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai 2022.
Si une baisse de 1,9 millions de fumeurs quotidiens a été observée en France métropolitaine en 2014 et 2019, la France compte en effet encore près de 15 millions de fumeurs quotidiens et occasionnels, selon Santé Publique France. Plusieurs institutions rappellent les risques que fait peser une telle consommation sur la santé et tout particulièrement celle des femmes et de jeunes.
Le tabagisme féminin, toujours en forte hausse
Alerter sur l’augmentation du tabagisme féminin et ses conséquences : c’est le message que tient à faire passer l’Institut Curie à l’occasion de cette journée, instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1987. Le tabagisme féminin est en forte hausse depuis le début des années 70, provoquant chez les femmes une augmentation des cancers du poumon et des cancers ORL (au niveau de la tête et du cou, en particulier de la cavité buccale, du pharynx et du larynx), indique-t-il ainsi dans un communiqué. Responsable d’un cancer sur 5 et d’un décès sur 3 par cancer, le tabac augmente par ailleurs le risque de 17 localisations différentes de cancer. Aujourd’hui, le cancer qui augmente le plus chez la femme est le cancer du poumon et ceci en lien direct avec l’augmentation du tabagisme féminin, réagit le Professeur Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie. Il y a un paradoxe à faire reculer année après année le nombre de décès par cancer du sein pour voir augmenter de plus de 5% par an le nombre de cancers du poumon chez les femmes, déplore-t-il également. Selon l’institut Curie, on observe ainsi chez les femmes une augmentation de 496% de ce type de cancer entre les années 1990 et 2018.
L’Institut Curie appelle donc à réaliser plus largement des dépistages précoces pour les personnes à risque. Plusieurs études ont démontré que la réalisation d’un scanner thoracique en faible dose chez les sujets à risque (fumeurs âgés de 50 ans et plus) permet la détection de tumeurs pulmonaires débutantes et réduit le risque de décès par cancer du poumon, précise le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut Curie, responsable de l’Institut du Thorax Curie-Montsouris. Toux persistante ou bronchite qui ne passe pas font partie des signes d’alerte, qui doivent pousser les patients à consulter, rappelle-t-il également. Or la multiplicité des options thérapeutiques (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie et thérapies ciblées), si elle est couplée à des politiques de dépistage précoce peut permettre de décupler la perspective en matière de pronostic et de survie des patients atteints de ce type de cancers. Quant aux cancers ORL, difficultés pour avaler ou respirer, aphtes ou plaies dans la gorge ou la bouche, saignements répétés ou encore douleurs dans la gorge sont autant de manifestations qui, si elles persistent plus de 3 semaines, doivent alerter patients et professionnels de santé.
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Audrey Parvais
Journaliste
audrey.parvais@gpsante.fr