mardi 18 mai 2021, par
Une récente enquête des « Échos Études » vient d’être publiée, faisant un point sur les structures de soins coordonnés mises en place sur des territoires relevant pour la plupart des déserts médicaux. Cette étude montre que ces organisations sont en progression constante et qu’elles mettent en jeu quelquefois de nombreux profils de soignants, nécessitant l’intervention de fonctions supports. Nous y voyons de nouveaux débouchés pour les cadres de santé qui souhaiteraient délocaliser leur activité.
Dans la mouvance des parcours de santé coordonnés et des coopérations ville-hôpital, et alors que les déserts médicaux sont loin de disparaître à moyen terme, les regroupements de professionnels de Santé se développent, encouragés par le Ministère de tutelle.
Les CPTS, organisations de référence pour la coordination des soins de proximité
Largement promues dans les dispositions prises pour« Ma Santé 2022 », les Communautés Pluri-professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), créées par la loi de modernisation du système de santé de 2016, continuent de se développer. Elles permettent de regrouper dans un cadre d’exercice libéral des professionnels médicaux et paramédicaux qui assurent des activités de soins et de suivi sans hébergement. Ces organisations fonctionnelles regroupent des professionnels de santé exerçant seuls ou en cabinets de groupe, en ambulatoire ou en milieu hospitalier, voire dans dans le secteur médico-social.
Selon une enquête récente des « Échos Études », 597 projets de CPTS étaient recensés sur l’ensemble du territoire en décembre 2020, couvrant potentiellement une population de 45,5 millions d’habitants, contre 400 en septembre 2019 et 200 en août 2018. Plus de 8 000 professionnels de Santé, dont 36% de médecins généralistes, 15% d’infirmiers et 13% de pharmaciens, exercent dans le cadre des CPTS. À noter également que 329 nouveaux CPTS sont en phase de pré-projet.
Des MSP et CDS plus confidentielles mais non moins importantes au niveau local
Mais ce statut spécifique n’est pas le seul à pouvoir regrouper les professionnels de santé sur un même territoire, autour d’un projet médical et médico-social commun. Au niveau local en effet, ce sont les Maisons de Santé pluridisciplinaires (MSP) qui sont est privilégiées avec, « un développement important de ces structures dont le nombre a plus que quadruplé entre 2013 et 2020 », d’après l’enquête citée plus haut.
Pour compléter le tableau, on trouve également les Centres de Santé (CDS), autres structures de soins de proximité au sein desquelles les soignants dispensent des soins coordonnés incluant l’éducation thérapeutique, la prévention et le dépistage. L’enquête « Les Échos Études » montre que ces structures gérées par des associations, mutuelles ou communes et installées pour la plupart dans des zones de désert médical, étaient au nombre de 2 283 en France en avril 2020, selon l’Observatoire de la FNMF, ce qui représente une progression de 39 % par rapport à 2017.
Des regroupements autour de la médecine générale et des spécialités
Dans le même ordre d’idées, l’Équipe de Soins Pluridisciplinaire (ESP), ensemble de professionnels de santé constitué autour de médecins généralistes de premier recours, choisissant d’assurer leurs activités de soins sur la base d’un projet de santé qu’ils élaborent en commun, assurent les soins de premier recours avec un focus sur la coordination des soins avec les autres soignants et sur la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. Il s’agit du premier niveau de regroupement des professionnels de Santé en médecine de ville, plus souple et plus léger. Sue le même modèle, l’on peut trouver une Équipe de Soins Spécialisés (ESS) constituée de médecins spécialistes d’une ou plusieurs spécialités, hors médecine générale, assurant des activités de soins de façon coordonnée avec des acteurs paramédicaux notamment.
« Les Échos Études » indiquent d’autre part que 77% des Français seraient favorables au regroupement des professionnels de Santé "pour améliorer l’accès et la coordination des soins. Ils y voient comme principaux avantages le gain de temps et l’amélioration du suivi médical. Pour près de 60 % d’entre eux, la coordination des soins passe principalement par le partage du dossier médical et le regroupement des soignants dans une même structure de soins.
De nouveaux débouchés pour les cadres de santé
Reste que la coordination de tous ces professionnels de Santé ne se fait pas toujours naturellement et les fonctions support font ainsi partie intégrante des projets de ce type. Selon les acteurs du secteur, des profils pouvant gérer la collectivité et assurer les tâches de gestion, de relation avec les partenaires et institutions, voire de protocolisation sont recherchés. « Les profils que l’on recherche pour nous aider à gérer ces réalisations de CPTS sont ceux qui ont à la fois une compréhension et une bonne connaissance du système de santé ainsi que des compétences en matière d’organisation », a ainsi indiqué Claude Leicher, Président de la Fédération Nationale des CPTS (FCPTS), en décembre 2020.
Autant dire que les cadres de santé correspondent exactement à ce type de poste. Voilà dont posé une nouveau débouché pour les cette catégorie de professionnel paramédical habitué à exercer en transversalité et à assurer l’organisation et la coordination des activités médicales et paramédicales.
Accédez à l’enquête « Les Échos Études » ICI.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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