vendredi 14 octobre 2022, par
Chantal Eymard, infirmière, titulaire d’une habilitation à diriger des recherches (HDR), a, pendant toute sa carrière, fortement contribué au développement des sciences infirmières. Le jury de la recherche en sciences infirmières 2022 a voulu valoriser cette éminente personnalité de la profession par l’attribution d’un prix d’honneur. Une reconnaissance « liée à la valeur de ses productions scientifiques, l’excellence de son enseignement et l’importance de ses expertises ». La chercheure a répondu à nos questions.
Vous êtes la lauréate du prix d’honneur de la recherche en sciences infirmières 2022 : quelle a été votre réaction lorsque vous l’avez appris ?
« J’étais touchée, fière aussi, parce que ce prix participe à mettre en avant l’ensemble de ma carrière au service de l’état, au service du soin aussi et de la recherche bien évidemment. J’ai donc ressenti de la gratitude et en même temps, je voyais, au-delà de ma personne et de ma carrière, que cet honneur était transmis à l’ensemble des infirmiers, c’est ça aussi qui m’a touchée. A l’ensemble des infirmiers qui, par leur engagement clinique auprès des patients, dans les institutions de santé, dans le développement des savoirs, dans la transmission des savoir, contribuent à participer à un haut niveau de santé pour les citoyens. J’étais émue. Je salue au passage le travail de Monique Rothan-Tondeur* »
Qu’est-ce qui vous a amené à la recherche ?
« Il y a deux niveaux de réponses : l’un plutôt d’ordre psychanalytique car, quand j’étais petite je voulais être chercheur - et infirmière d’ailleurs ! Dans l’exercice du métier à présent, c’est davantage un souvenir qui a constitué le déclencheur : le constat d’un décalage entre ce que l’on projette (l’idéal du soin) et la réalité, le terrain. J’essayais de comprendre ce décalage, sans incriminer qui que ce soit. C’est véritablement ce point de départ qui m’a amenée à la recherche : je souhaitais comprendre ce décalage. A partir de là, des questions ont émergé : C’est quoi le savoir ? Est-ce le savoir académique ou celui des acteurs de terrain ? Comment est-il construit ? Qu’est-ce que je peux proposer comme savoir ? Toute ma carrière s’est construite autour de l’interdisciplinarité, dans la pluralité méthodologique et j’ai œuvré -et je continue à œuvrer- pour dire : il n’y a pas qu’une seule façon de produire des savoirs ».
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Propos recueillis par Susie Bourquin
Journaliste Infirmiers.com
susie.bourquin@infirmiers.com
@SusieBourquin