Suicide : le COVID n’a pas entraîné de hausse des décès

vendredi 9 septembre 2022, par Audrey Parvais

La pandémie de Covid-19 a eu des effets contrastés sur les gestes suicidaires et les décès par suicides, sans pour autant affecter la mortalité, analyse un rapport de l’Observatoire national du suicide.

Les restrictions sanitaires et les confinements imposés durant la pandémie de Covid-19 ont-ils entraîné une hausse des décès par suicide ? Non, laisse entendre le rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS). Publié le 6 septembre par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), celui-ci pointe cependant des résultats contrastés selon les catégories de population, avec une vulnérabilité plus forte identifiée chez les enfants et adolescents.

Une diminution des décès et des hospitalisations lors des confinements

Dès les premières semaines de la pandémie de Covid-19, certains experts de la prévention du suicide se sont inquiétés d’une possible augmentation des conduites suicidaires à court terme ou plus long terme, sous l’effet de la pandémie elle-même et de certaines consignes sanitaires émises pour limiter son expansion. De fait, limitation des déplacements et des activités, fermeture de nombreux lieux et accès rendu difficile aux soins provoqués par les mesures de confinement ne pouvaient en effet qu’augmenter les facteurs de risque : isolement, rupture de soin, incertitude, violences intrafamiliales, perte d’emploi ou, à l’inverse, surcharge de travail. Or les deux confinements n’ont pas entraîné une augmentation du nombre de décès par suicide en population générale, révèle le rapport. C’est même plutôt le contraire qui s’est produit. Durant le premier confinement (semaines 12 à 19 de 2020), le nombre de suicides est inférieur de 20 % au nombre attendu en l’absence de pandémie, un chiffre qui tombe à 8% pour la période couvrant le deuxième confinement, précise ainsi l’ONS. Qui note toutefois un retour aux nombres attendus entre les deux confinements. Entre début janvier 2020 et fin mars 2021, 11 210 décès par suicide ont été dénombrés en France (dont 75,1% d’hommes et une répartition par âge et sexe similaire à celle enregistrée durant les 5 année précédentes), explique-t-il, concluant que, pour l’ensemble de la période considérée, la mortalité par suicide ne semble pas avoir été affectée par la pandémie.

Même chose du côté passages aux urgences et des appels aux centres antipoison pour auto-intoxication, qui ont diminué pendant le premier confinement puis au cours de l’été par rapport aux années antérieures. En 2020, le nombre de séjours hospitaliers pour tentative de suicide a diminué, passant à 79 749, contre plus de 88 000 entre 2017 et 2019, soit une baisse de 10%, ajoute l’observatoire.
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Audrey Parvais
Journaliste
audrey.parvais@gpsante.fr


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