mercredi 27 septembre 2017, par
Le travail collaboratif et le refus des fonctionnements en silos sont des conditions nécessaires à une organisation sanitaire efficiente pour Stéphane Michaud, le Président de l’Association Française des Directeurs de Soins (AFDS). Il l’a une nouvelle ois martelé à l’occasion de son discours inaugural des 15èmes Journées d’étude de l’AFDS, le 20 septembre 2017 à Deauville. La démographie des DS et la grille indiciaire qui leur est attachée ont également été évoqués dans ce discours.
En ouverture des 15èmes Journées scientifiques de l’Association Française des Directeurs de Soins (AFDS), le Président Stéphane Michaud an dans son discours inaugural, repris l’ensemble des sujets sur lesquels travaille l’association, en lien avec les pratiques managériales et pédagogiques en santé.
« Les organisations efficientes doivent être construites collectivement »
Il a rappelé tout d’abord l’ambition des directeurs de soins de fédérer, autour des projets territoriaux notamment, l’ensemble des acteurs médicaux et paramédicaux, publics et privés. « Notre fonctionnement en mode de silo oppose régulièrement public/privé, soins premiers recours/second recours, les médecins aux professionnels paramédicaux, a-t-il martelé. Mais les bonnes organisations, efficientes, doivent être construites collectivement. » Nous ne pouvons, à la rédaction de cadredesante.com, que nous féliciter de cette volonté affichée, nous qui stigmatisons tout au long de l’année les discours créant de la dichotomie, notamment entre le public et le privé. Or, nous considérons que nous sommes une seule communauté médico-soignante au service des patients.
Les effectifs de Directeurs de soins toujours à la baisse
Une fois cette ambition annoncée, le Président prit un ton plus grave pour faire part de sa préoccupation devant la baisse des effectifs de l’ordre de 9,5% des directeurs de soins en France depuis 2012. Il nous en avait fait part dans un récent entretien dans lequel il nous faisait part de la réflexion qui était menée, à l’AFDS, sur l’évolution de cette profession, en lien avec les bouleversements occasionnés par la mise en œuvre des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT). Les accords de partenariat signés avec la Fédération Hospitalière de France (FHF) et la Direction Générale de l’offre de Soins (DGOS) durant ce même congrès et faisant suite à celui conclu il y a quelques mois avec l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) lui permettra sans doute d’identifier de nouvelles missions pour cette profession. « Les Groupements Hospitaliers de Territoire font évoluer notre environnement et les missions des Directeurs des soins, que ce soit en institut ou en gestion vont changer en conséquence, a-t-il fait remarqué. C’est à nous de saisir cette opportunité, d’être acteur de ce changement, pour maîtriser au mieux ces évolutions. »
L’espoir d’une grille indiciaire équivalente aux Directeurs d’hôpitaux
Il ne pouvait pas, pour finir, passer sous silence le statut des Directeurs de soins au sein de la Fonction publique, ni les attentes de tous ses collègues sur le thème de la reconnaissance salariale de ce métier, qui évolue très vite, nous l’avons évoqué plus haut, et à haute responsabilité. Les syndicats s’en font souvent l’écho et remettent ce sujet sur la table lors des différentes réunions auxquelles ils participent aux côté des institutionnels. « Je rappelle que nous revendiquons une grille indiciaire à l’image de celle des directeurs d’hôpital, a-t-il déclaré. Notre rôle de manageur au sein d’un territoire complexe, notre contribution à l’évolution des soins ou notre implication dans les évolutions professionnelles méritent une juste valorisation de nos cadres. » Au moment-même où il prononçait ces mots, les textes législatifs concernant la rémunération des Directeurs de soins paraissaient au Journal Officiel. Leur contenu ne devrait le satisfaire qu’à moitié…
Enfin, comme pour faire écho à l’un de nos chevaux de bataille, il a ajouté en conclusion : « J’en profite pour affirmer que démocratie sanitaire ne veut pas dire le seul respect des droits des patients. » Les soignants en souffrance doivent apprécier cette déclaration à sa juste valeur…
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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