lundi 9 novembre 2020, par
Alors que la création de professions intermédiaires est à l’ordre du jour de l’amélioration du système de Santé, les travaux des parlementaires ont invité uniquement les infirmiers et les médecins à discuter pour amorcer la réflexion. Les Conseils professionnels des autres filières paramédicales ainsi que l’UIPARM auront un rôle majeur à jouer s’il souhaitent voir les autres métiers paramédicaux influer sur les prochaines orientations conduisant à ces nouvelles professions intermédiaires.
Le Rapport de conclusions relatif au Ségur de la Santé a élaboré plusieurs constats sur lesquels les parlementaires planchent actuellement dans le cadre de l’amélioration du système de Santé par la confiance et la simplification. Une Proposition de Loi a ainsi été déposé le 22 octobre par Mme Stéphanie Rist et comportant plusieurs dispositions susceptibles de favoriser cette amélioration.
Créer un métier intermédiaire de Santé
"A chaque fois qu’un patient a besoin d’une radio ou d’une prescription de médicament, je dois appeler le médecin de garde pour qu’il vienne prescrire sur notre logiciel de service. Infirmière depuis 20 ans dans l’unité de soins, je ne peux pourtant pas le faire moi-même... Dommage qu’en France, on n’ait personne entre le bac + 3 de l’infirmière et le bac + 10 du docteur. » Tel est le témoignage recueilli par les enquêteurs du Ségur de la Santé et répercuté dans le Rapport ad hoc. Il matérialise ainsi la nécessité de créer un statut intermédiaire entre les professions paramédicales et médicales, ce que le Ségur de la Santé souhaite étudier en lançant une mission de réflexion, associant les ordres professionnels et en concertation avec l’ensemble des acteurs, sur la création d’une nouvelle profession médicale intermédiaire, en milieu hospitalier.
Les ordres infirmier et de médecins uniquement invités à discuter
La députée Stéphanie Rist a donc intégré cet item dans la Proposition de Loi N°3457 visant à améliorer le système de Santé par la confiance et la simplification et a commencé à prendre contact avec les institutions représentatives des professions infirmières et médicales pour mettre en place la concertation sur ce sujet. Ce sont effectivement les Conseils nationaux des Ordres infirmier et des médecins qui ont été choisis pour mener les discussions, ce qui restreint significativement le champ d’application d’une éventuelle profession intermédiaire. Car les professions paramédicales ne se réduisent pas aux seuls personnels infirmiers.
Un rôle majeur à jouer pour les Conseil professionnels et l’UIPARM
Cette tendance n’est pas, on s’en doute, du goût des autres filières, kinésithérapeutes et manipulateurs d’électroradiologie médicale en tête, qui n’ont pas tardé à réagir. Le Collège National de la Kinésithérapie Salariée (CNKS) a ainsi pris contact avec les représentants des manipulateurs radio, des techniciens de laboratoire et autres, notamment via l’Union Interprofessionnelle des Associations des Rééducateurs et Médicotechniques (UIPARM), afin que ces métiers paramédicaux s’expriment d’une seule voix pour accéder, eux aussi, aux discussions relatives aux métiers intermédiaires. Leurs cursus de formation sont intégrés au processus LMD, certaines de leurs activités mobilisent certaines compétences s’apparentant à de la pratique avancée et se pratiquent en en toute autonomie.
Madame Rist devra, si elle souhaite faire vraiment progresser le système de Santé dans « la confiance et la simplification », ne pas oublier toute une partie des forces vives soignantes de ce pays. Il y va de la cohérence même de son action dans ce domaine. Et les Conseils nationaux professionnels auront, dans ce cadre, un rôle prépondérant à jouer. Nous serons bien évidemment attentifs à l’évolution de ce dossier...
Lire le communiqué commun des différentes sociétés paramédicales concernées par ce sujet.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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@bbenk34