Pourquoi la France paye-t-elle si mal ses infirmiers ?

vendredi 23 septembre 2022, par Hélène Delmotte

Avec un niveau de salaire inférieur à la moyenne de l’OCDE, la faible rémunération des infirmiers français interpelle plus que jamais. Un manque de valorisation qui trouve son origine dans d’anciennes représentations culturelles et sociétales.

1891,51 euros bruts est le salaire brut perçu par un infirmier hospitalier en soins généraux en début de carrière (grade 1, échelon 1). Le montant le plus élevé étant de 3 501,72 euros (grade 2, échelon 11), une promesse mirifique qui ne pourra se concrétiser qu’après de nombreuses années d’exercice et à la condition d’avoir satisfait à des conditions de promotion strictes entre les grades 1 et 2. Si différentes primes, comme par exemple celles accordées aux infirmiers exerçant dans les services de réanimation et de soins critiques (100 euros) ou encore en pratique avancée (80 euros) peuvent s’ajouter au salaire mensuel, force est de constater que la Fonction publique hospitalière ne se montre pas très généreuse avec des soignants qui ont été et demeurent en première ligne pendant la crise sanitaire.

Selon l’édition 2022 “Les établissements de santé” de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (1), les salaires mensuels nets d’infirmiers en EQTP moyens (équivalent temps plein ) s’élevaient en 2019 à 2 351 euros dans le secteur public (+0,5 par rapport à 2018) ; à 2 189 euros dans le secteur privé non lucratif (+1,7 par rapport à 2018) et à 2 147 euros dans le secteur privé lucratif (+ 2,4% par rapport à 2018). À noter que, selon les chiffres publiés mi-septembre par la DREES et l’Insee, les salaires de la fonction publique hospitalière ont augmenté de 5,9% en 2020 (voir encadré).

Côté libéral, la rémunération reste plus difficile à appréhender dans la mesure où elle cache de fortes disparités. Comme l’explique Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) : le chiffre d’affaires moyen est de l’ordre de 93 000 euros par an. Il convient de retirer un peu moins de la moitié de ce montant pour obtenir le résultat net moyen. J’insiste sur la notion de moyenne car l’attractivité du secteur libéral résidant dans la possibilité de choisir la durée de son temps de travail, au sein par exemple de cabinets pluri-praticiens, les revenus varient fortement en fonction de l’activité.
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Hélène Delmotte


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