mardi 31 octobre 2023, par
Les listes d’attente pour accéder aux soins ou aux hospitalisations semblent diminuer ces derniers temps en Grande-Bretagne, d’après les récentes statistiques. Si ils n’ont qu’une influence secondaire sur cette tendance, les virtual ward beds agissent comme une bouffée d’oxygène pour le système de Santé britannique. Ces HAD façon outre-Manche qui utilisent de nombreux outils technologiques et mettent à profit les coopérations territoriales ont une influence sur le ressenti des patients et sur les flux d’aval des urgences.
Des chiffres récents ont révélé que le National Health Service (NHS) britannique a tenu sa promesse de déployer 10 000 lits hospitaliers virtuels (virtual ward beds) avant la fin septembre 2023.
Une version différente de l’HAD française
Les services hospitaliers virtuels permettent aux patients de recevoir des soins de niveau hospitalier à domicile en toute sécurité et dans un environnement familier, contribuant ainsi à accélérer leur rétablissement tout en libérant des lits d’hôpital pour les patients qui en ont le plus besoin. Nous avons, en France les Hôpitaux à domicile (HAD), qui poursuivent le même objectif de libérer des lits d’hospitalisation classique. On dénombrait, en 2021, plus de 22 000 lits de HAD représentant 7,6% des capacités totales de prise en charge en hospitalisation complète en court et moyen séjours (hors psychiatrie). Mais la version anglaise de l’HAD semble quelque peu différente.
Un recours accru aux technologies de Santé
À l’instar de ce qui se passe en France, les personnes hébergées dans un service virtuel sont prises en charge par une équipe multidisciplinaire qui peut proposer une gamme d’examens et de traitements. Cela peut inclure des analyses de sang, la prescription de médicaments ou l’administration de solutés par voie intraveineuse. Mais les patients sont, de plus, examinés quotidiennement par l’équipe clinique et la « visite en chambre » peut impliquer une visite à domicile ou par téléconsultation. Une approche collaborative territoriale est également mise en pratique et de nombreux services virtuels utilisent, d’autre part, des technologies telles que des applications dédiées, des appareils portables et d’autres dispositifs médicaux permettant au personnel clinique d’enregistrer et de surveiller facilement le rétablissement de la personne à distance.
Une influence grandissante sur la maîtrise des afflux de patients en aval des urgences
Le NHS a donc déployé à ce jour plus de 10 000 virtual ward beds, ce qui ne semble pas énorme compte tenu de la demande outre-manche et des listes d’attentes qui ne cessent de s’allonger pour accéder aux soins, aux consultations ou aux explorations. Mais cette évolution agit sur le confort de plus de 240 000 patients, qui ont désormais été traités dans des services virtuels depuis le début de l’année et qui, selon de récentes recherches, se rétablissent au même rythme, voire plus rapidement, que ceux traites à l’hôpital.
Elle a permis, d’autre part, au NHS de maîtriser l’aval des urgences plus sereinement, le mois de septembre ayant été le plus chargé de tous les temps pour le personnel des urgences, avec 2 165 741 visites, en hausse de près de 8 % par rapport au même mois de l’année dernière (2 008 489 en septembre 2022) et 522 000 admissions aux urgences le mois dernier, en hausse de 7,1 % par rapport à septembre de l’année dernière.
Une juste reconnaissance des institutionnels envers les soignants
« Le NHS adopte les dernières technologies, avec des contrôles réguliers des cliniciens locaux lors des tournées quotidiennes des services, tout en libérant des lits d’hôpitaux pour ceux qui en ont le plus besoin, rappelle le Pr Sir Stephen Powis, directeur médical national du NHS. Notre programme de services virtuels constitue un énorme pas en avant dans la manière dont le NHS traite les patients, leur permettant de recevoir des soins de niveau hospitalier dans leur propre domicile. Cela témoigne du travail acharné et du dévouement du personnel du NHS à travers le pays. »
Une éclaircie à l’approche de la période hivernale
Cette reconnaissance envers les personnels soignants n’a toutefois pas empêché la constitution de nouvelles actions revendicatives qui ont été initiées dernièrement et qui risquent d’avoir un impact sur la capacité d’accueil des hôpitaux à court terme. D’autant qu’un nombre toujours élevé de personnes a commencé un traitement contre le cancer en août, en hausse de 10 % par rapport au même mois avant la pandémie. Dans ce contexte, les virtual ward beds agiront comme une bouffée d’oxygène pour le système de Santé britannique qui a enregistré 10 % de patients supplémentaires sortis de la liste d’attente en mai, par rapport au même mois avant la pandémie. L’horizon parait ainsi moins sombre à l’approche de l’hiver.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@gpsante.fr
@bbenk34.
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