Le CEFIEC réaffirme sa volonté de créer des Sciences infirmières à l’Université

vendredi 2 juin 2017, par Bruno Benque

La formation paramédicale, en particulier des infirmiers, est à la croisée des chemins. Il est temps pour elle en effet de rattraper le retard accumulé sur ce qui se fait dans les pays anglo-saxon en matière d’universitarisation. Le CEFIEC l’a rappelé lors de ses 72èmes Journées d’étude, en donnant la parole à des enseignants-chercheurs du Liban et du Québec issus du monde paramédical. La mise en place d’une véritable filière universitaire en Sciences infirmières est fortement espérée.


À l’occasion des 72èmes Journées du Comité d’Entente des Formations Infirmière et Cadre (CEFIEC), qui se sont tenues du 31 mai au 2 juin 2017, une session était très attendue sur le thème de l’évolution des dispositifs de formation des infirmiers.

Créer une authentique discipline en Sciences infirmière

Alors que les étudiants sont entrés dans le système LMD, pour satisfaire aux accords de Bologne, en 2009, le besoin d’adapter la gouvernance des formations infirmières se fait sentir aujourd’hui. Les attentes sont grandes, Martine Sommelette, la Présidente du CEFIEC, l’a rappelé dans son discours inaugural et tout au long de ces Journées annuelles, quant à la création d’une authentique discipline de Sciences infirmières au sein de l’Université, permettant aux étudiants de présenter plus facilement des Masters et des Doctorats et donc, de mener des projets de recherche dédiés, mais surtout de faire accéder les formateurs paramédicaux à des postes d’enseignants chercheurs. Ces processus sont largement engagés à l’étranger, notamment dans les pays anglo-saxons, depuis de nombreuses années.

Deux témoignages venus du Liban et du Québec

Pour illustrer cette situation, les organisateurs de ces Journées avaient convié deux responsables d’unités d’enseignement de ce type à s’exprimer par Skype. La première, Rima Sassine Kazan, enseigne au sein de l’Université St-Joseph de Beyrouth au Liban. Elle a indiqué que la Faculté des sciences infirmières avait été mise en place en 1981 dans cette université, et qu’elle proposait aujourd’hui plusieurs unités d’enseignement allant du niveau Licence et Master. Elle a rappelé l’importance des projets de recherche au sein de cette institution, en lien avec les besoins de la population. S’en est suivie l’intervention d’une de ses collègues de l’Université de Montréal, où les pratiques en sciences infirmières sont identiques et promeuvent le développement des infirmières cliniciennes.

Créer un statut d’enseignant-chercheur en Sciences infirmières

Au regard de ces témoignages, force est de constater que la France accuse un certain retard dans la promotion des sciences infirmières en France. Les tutelles en sont tout à fait conscientes et ont inscrit, dans la feuille de route de la Grande Conférence de Santé éditée début 2016, la nécessité de rapprocher plus encore les formations paramédicales en créant un statut d’enseignant-chercheur pour ces disciplines. Des travaux sont en cours à la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS), afin de poser les bases de véritables unités d’enseignement universitaires dédiées aux sciences infirmières.

Le CEFIEC souhaite rester un acteur incontournable des changements à venir

Le CEFIEC a rappelé, par la voix de sa Présidente, son intention de jouer un rôle fort dans ces groupes de travail. Il milite pour la création d’écoles doctorales en sciences de la Santé, avec mention sciences infirmières auxquelles seraient rattachées les sciences cliniques, les sciences du management et les sciences de l’éducation. Il a enfin souhaité que les projets pédagogiques et de recherche soient développés selon une approche pluridisciplinaire, qui mettrait en jeu des intervenants venus du monde de la philosophie, du numérique ou de l’économie entre autres.

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com>/a>
@benk34


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