jeudi 24 novembre 2022, par
Les données de la DREES relatives aux formations diplômantes aux métiers sanitaires pour 2021 révèlent une hausse globale du nombre d’inscrits, qui frôle les 10% en première année d’infirmier.Mais ces bons résultats sont contre-balancés par le nombre de diplômés qui, pour certaines filières sont en forte baisse. Ceci confirme la tendance enregistrée depuis quelques années en lien avec le manque d’attractivité de ces métiers essentiels au parcours de soins des patients.
La pénurie de professionnels de Santé que nous connaissons depuis quelques années, toutes filières confondues, est souvent mise sur le compte de la désaffection des candidats aux études médicales et paramédicales, ainsi que sur le taux de diplômés par rapport au nombre d’inscrits à ces cursus.
La DREES met à jour les données relatives aux formations aux professions sanitaires
Pour en savoir plus sur cette situation, nous avons parcouru les données que nous met à disposition la Direction de la Recherche des Études de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) sur les formations aux professions sanitaires et qu’elle vient de mettre à jour pour l’année 2021, suite à son enquête annuelle auprès des écoles qui dispensent ces formations. Cette enquête annuelle, appelée aussi « enquête Écoles », a été mise en place en 1980 et porte sur les filières aide-soignant, ambulancier, auxiliaire de puériculture, cadre de santé, ergothérapeute, infirmier diplômé d’État, infirmier anesthésiste, infirmier de bloc opératoire, infirmier puériculteur, manipulateur d’électroradiologie médicale, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, préparateur en pharmacie hospitalière, psychomotricien, sage-femme et technicien de laboratoire médical.
Une progression de 9% des inscrits en première année d’infirmier
Le document de la DREES 2021 objective, tout d’abord, une hausse de 5% du nombre d’inscrits dans ces formations, en particulier dans les filières des ambulanciers (+17%) et des aides-soignants (+12%) et relève, pour 2021, quelques 169 533 élèves et étudiants, dont 85% de femmes, inscrits dans l’une des 1 318 formations aux professions sanitaires en France métropolitaine et dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Parmi eux, on compte 94 895 infirmiers et 30 673 en formation aides-soignants, soit 74% du nombre d’inscrits en 2021 dans les 16 disciplines sanitaires du champ de l’enquête. Si le nombre d’inscrits en formation d’infirmiers progresse de 4%, il est à noter qu’il progresse de 9% en première année, conséquence directe des dispositions prises lors du Ségur de la Santé.
De forts contrastes en termes de diplômés selon les filières
Et comme l’on pouvait s’y attendre, le taux de réussite est en constante diminution, puisqu’il est passé de 93,4 % en 2020, période très perturbée en raison de la crise sanitaire, à 92,6 % en 2021, une tendance confirmée du côté des auxiliaires de puériculture, avec une diminution du taux de réussite de 5 points en 2020, suivie d’une hausse de 5 points en 2021. Le nombre de diplômés des professions sanitaires progresse globalement, malgré tout, à 65 627 en 2021, en hausse de 2 % par rapport à 2020, avec de forts contrastes selon les filières. Chez les pédicures-podologues en effet, le nombre de diplômés continue de baisser fortement de 8 % de 2020 à 2021, alors qu’il avait déjà baissé de 23 % entre 2019 et 2020.
La palme aux ambulancier, aux tech de laboratoire et aux préparateurs en pharmacie
On observe par ailleurs que le nombre de diplômes d’infirmiers continue de diminuer en 2021 de 4 %, mais les projections sur 2024, évaluées à partir de la hausse d’inscrits en 2021 semblent espérer un redressement. À l’inverse, le taux de diplômés progresse chez les ambulanciers de 20 % en 2021, en lien avec la forte hausse des inscrits, ainsi que chez les techniciens de laboratoire médical et les préparateurs en pharmacie hospitalière (+17%). Citons enfin la proportion des étudiants ayant été mobilisés par la réserve sanitaire dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19, s’élevant à 12% en 2021 contre 18% en 2020.
L’ensemble de ces données, si elles confirment une reprise en termes de volume d’inscrits dans les cursus de formation aux professions sanitaires, ne présagent en rien des lendemains qui chantent concernant le nombre de professionnels à prévoir sur le terrain à moyen terme. Les actions relatives à l’attractivité de ces métiers devront avoir un meilleur impact sur les jeunes générations si l’on veut rétablir les effectifs de professionnels tout au long des parcours de soins des patients.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34.
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