« Il est impératif de renforcer les formations à la laïcité à l’hôpital »

vendredi 28 octobre 2022, par Hélène Delmotte

« L’information du patient hospitalisé sur son droit au culte » a été le sujet de mémoire de Jérôme Pourrat, aumônier au CHU de St-Etienne, dans le cadre du Diplôme Universitaire de laïcité et droits des religions. Auteur d’une monographie sur le sujet, il répond aux questions d’Infirmiers.com.

Le patient pratiquant est-il privé de son culte à l’hôpital ?

Il se prive souvent lui-même de l’accès à une pratique religieuse par manque d’information. Compte tenu des tensions qui entourent la laïcité – laquelle demeure souvent mal comprise et assimilée à une absence de religion alors qu’elle vise au contraire son encadrement et sa protection -, la personne hospitalisée pense qu’elle ne doit pas évoquer ses croyances au sein d’un bâtiment laïc.

Dans le recueil de données du patient, une question porte sur la pratique religieuse or elle n’est généralement pas posée car d’une part, les soignants la jugent trop intrusive et d’autre part, les soignants ne savent pas toujours gérer le fait religieux à l’hôpital. Nous devons donc veiller à la reformuler en évoquant l’aide apportée au sein de l’établissement pour permettre la pratique d’un culte. Ignorer ce sujet fondamental est un manquement à la loi.

En quoi la pratique d’un culte peut-elle influer sur le parcours de soin ?

La prise en charge d’un patient doit être globale et la sphère spirituelle, au sens large, est aussi importante pour la personne hospitalisée que les sphères sociale, physique et psychologique. Un patient qui ne peut pas accéder à sa pratique religieuse n’aura pas toutes les armes pour combattre l’épreuve de la maladie. A l’inverse, s’il sent que sa croyance est prise en considération, il sera beaucoup plus apte à accepter le parcours de soins proposé et à le rendre efficace. D’où l’importance de respecter les différentes pratiques en permettant par exemple à un patient musulman de s’agenouiller et de prier en direction de la Mecque ; en facilitant l’accès de la communion à un patient catholique ou encore en respectant les interdits alimentaires d’un patient juif. Dans le cas contraire, les risques de mise en danger sont réels de la part des personnes hospitalisées qui pourraient refuser un traitement, un régime sans consultation de leur autorité spirituelle.
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Hélène Delmotte


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