vendredi 26 février 2021, par
Bien qu’il soit impossible de généraliser la situation à l’échelle nationale ou d’un lieu de stage à un autre, les étudiants en soins infirmiers paient un lourd tribut à la crise sanitaire. Parfois excessivement mobilisés sur le terrain, ils déplorent une altération de leur formation. Le 26 janvier dernier, Brigitte Lecointre, présidente de l’ANFIIDE et Michèle Appelshaeuser, présidente du CEFIEC, co-signaient un courrier adressé au Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran. L’objet de ce communiqué : alerter les pouvoirs publics sur un problème crucial, celui des conditions d’apprentissage des étudiants en soins infirmiers en temps de pandémie.
Une formation mise à mal
La crise sanitaire a lourdement pesé sur le cursus de formation des IFSI. Instaurés en mars dernier, les cours en distanciel ont perduré avec la rentrée de septembre dans de nombreux instituts et le spectre du retard de la diplomation plane sur la formation. On ne forme pas des infirmiers derrière un écran. Le métier ne s’y prête pas, même avec un bon suivi pédagogique. Les élèves ont besoin d’échanger, c’est un métier qui s’exerce en équipe. Il y a une notion de perte de chances en lien avec la profession choisie qui émerge, s’inquiète M. Appelshaeuser. Rappelons que sur trois ans de formation, pour les étudiants entrés en IFSI en septembre 2019, deux années sont déjà impactées. Le risque de décrochage est grand, auquel s’ajoute celui de la précarité sociale et financière dans laquelle certains d’entre eux sombrent, faute de jobs étudiants. L’inquiétude face à l’évolution sanitaire incite le CEFIEC à encourager le maintien d’un cursus d’enseignement de qualité et le développement de la notion de tutorat des élèves étudiants. L’encadrement des jeunes en formation est très perturbé. On demande à des professionnels fatigués avec une charge mentale très lourde et qui font face à des situations très difficiles, d’encadrer des étudiants, fait remarquer M. Appelshaeuser. Même si la formation et la transmission font partie du décret de compétences des infirmiers, elles sont aujourd’hui vécues comme une charge supplémentaire. La fonction de tutorat est parfois abandonnée.
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Vanessa Avrillon
Journaliste santé