Dans la peau d’un « apprenant inversé »

mercredi 28 mars 2018, par Bruno Benque

La pédagogie inversée est un processus très formalisé qui doit être rythmé selon trois étapes distinctes. Nous avons pu, le 20 mars 2018 à l’IFCS de Rouen, tester ces trois temps et entrer dans la peau d’un apprenant participant à une session de ce type sur le thème de... La pédagogie inversée. Récit d’une journée passionnante.

La session de formation organisée le 20 mars 2018 par l’IFCS de Rouen avait pour but de réaliser une séance de pédagogie inversée pour les 186 cadres de santé qui avaient répondu présent à l’appel de Loïc Martin, cadre supérieur de Santé formateur dans cet institut.

Un support numérique à traiter en préambule à la formation

L’apprentissage inversé, comme il l’appelle préférentiellement, fournit en amont aux apprenants un outil de communication dans lequel il introduit le sujet de la formation et leur pose quelques questions afin de cadrer les éventuelles recherches qu’ils auront à effectuer avant la session dite « en présentiel ». Pour la session du 20 mars, il avait réalisé une capsule vidéo, dont il avait envoyé le lien à tous les inscrits et dans laquelle il nous demandait de définir la pédagogie inversée et d’en trouver des synonymes, puis d’identifier les étapes d’une séquence de ce type et enfin d’argumenter sur les changements de posture du formateur dans le cadre de cette pratique.

Trois questions posées auxquelles 186 apprenants doivent répondre

Lors de notre arrivée à la session en présentiel, nous avons été invités à former des groupes de six personnes, lesquels groupes avaient pour consignes de travailler sur l’une des trois questions qui avaient été posées dans la capsule vidéo. Dans chaque groupe s’engageait alors une discussion au cours de laquelle chacun avançait ses arguments, qui pour établir une définition, qui pour élaborer chaque étape de la formation, qui pour identifier les changements de posture du formateur, selon le thème à traiter. Cette première étape nous a, d’emblée, éclairé sur les avantages d’un tel processus. Car nous avons pu expérimenter la capacité de chacun à travailler sur un projet commun, même avec des inconnus, à partir de consignes précises et d’un support électronique consulté au préalable.

Les apports théoriques dispensés en fin de session

Vint ensuite le temps de la restitution, avec projection sur grand écran, des écrits relatifs aux travaux de chaque groupe. Pour chacune des trois thématiques, deux volontaires ont rendu compte oralement à l’assistance des résultats de leur travail commun, ainsi que des avantages d’un tel processus, voire des difficultés rencontrées. Et ce n’est qu’après ce temps de concertation et d’appropriation du concept que Loïc Martin reprit la main pour une approche théorique et un retour d’expériences sur l’apprentissage inversé.

Un formateur équilibriste, contingent et bienveillant

Celui-ci peut donc se définir comme une méthode pédagogique active, numérique et individuelle dans un premier temps, puis collaborative et présentielle dans un second temps, mettant en jeu la réflexivité ainsi que les conflits socio-cognitifs des apprenants qui sont eux-mêmes validés par le formateur. Quant à la posture de celui-ci, elle devient, comme l’affirme Loïc Martin, celle d’un équilibriste qui s’adapte à la situation et fait preuve de bienveillance dans le but d’étayer la réflexion collective des apprenants.

Cette méthode s’avère en tout cas la manière la plus pertinente pour promouvoir la réflexivité d’un groupe d’apprenants.

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34


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