mardi 5 juillet 2016, par
Le numérique fait l’objet d’une attention particulière de Marisol Touraine, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé. Elle souhaite mettre le patient au cœur de la esanté, étendre les expérimentations de télémédecine et améliorer la sécurisation des systèmes d’information en santé, parmi d’autres mesures figurant dans la prochaine « Stratégie nationale e-santé 2020 », dont elle vient d’annoncer la mise en place.
La Ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a présenté le 4 juillet 2016, lors d’une visite dans les locaux de la start-up BePatient à Paris, la « stratégie nationale e-santé 2020 » élaborée par l’exécutif afin d’« accompagner les acteurs du système de soins dans le virage numérique ».
La Ministre souhaite mettre le citoyen au cœur de l’esanté
La ministre avait annoncé la présentation de cette stratégie lors du lancement en avril d’une consultation en ligne sur le big data en santé. Ce plan national doit fournir « un cadre » afin de « fédérer l’action publique autour de quatre principes : la fluidité, la co-innovation, l’agilité et la sécurité », a expliqué Marisol Touraine après une visite des locaux de BePatient, société développant des services de suivi en ligne des patients, d’éducation en santé et de coaching thérapeutique. Le premier axe de cette stratégie entend « mettre le citoyen au cœur de l’e-santé » en suivant trois priorités : « renforcer et simplifier l’accès aux soins », « développer les services aux patients pour favoriser leur autonomie » et « outiller la démocratie sanitaire », détaille un document fourni par le ministère de la santé.
Les expérimentations de télémédecine bientôt étendues
Marisol Touraine a rappelé dans ce cadre son intention d’étendre dans les prochains jours les expérimentations de télémédecine au télésuivi de patients souffrant du diabète, d’insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale. Elle est revenue sur le développement d’un « blue button » (annoncé à l’automne 2015) permettant à chacun d’accéder à ses informations médicales et elle a souhaité « que la conférence nationale de santé définisse cette année les contours que pourrait revêtir ce projet ». Expliquant vouloir « saisir toutes les opportunités du numérique pour rendre notre système plus souple et plus efficace », la ministre de la santé a assuré qu’elle renforcera « l’appui aux établissements de santé qui simplifient les démarches administratives des patients » en termes d’admission, de prise de rendez-vous en ligne et de paiement des factures. Elle s’est engagée à mettre à disposition des acteurs de la démocratie sanitaire « une plateforme numérique qui facilitera la consultation et la participation des usagers ».
Favoriser l’innovation
Le deuxième axe du plan national doit permettre de « soutenir l’innovation par les professionnels de santé ». Il se fixe notamment comme objectifs de « développer des cursus de formation des professionnels de santé autour du numérique » et de « soutenir la ’co-innovation’ avec les patients et les industriels ». Sur ce point, Marisol Touraine souhaite « développer les espaces de co-innovation à l’hôpital et en ville ». Elle a évoqué le développement des « living lab » et la « mise à disposition d’espaces dédiés aux start-up dans les bâtiments hospitaliers », citant les exemples de l’Institut de la vision à Paris et de l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad) à Strasbourg. « Je souhaite également lancer des appels à projets qui ouvriront le droit à des expérimentations réglementaires », a-t-elle ajouté.
Réorganiser les pouvoirs publics et la gouvernance de l’e-santé
Le troisième axe de la stratégie nationale développée par le ministère vise à « simplifier le cadre d’action pour les acteurs économiques ». « Les méthodes d’évaluation des produits de santé ne sont pas adaptées aux dispositifs de esanté », a reconnu la ministre de la santé, appelant à de nouveaux modèles « qui tiennent compte du retour d’expérience des utilisateurs ». Elle a expliqué avoir demandé à la Haute autorité de santé (HAS) de « s’emparer de ce sujet en lien avec le délégué à l’innovation en santé ». « J’ai décidé que l’évaluation des solutions e-santé serait une priorité nationale du prochain programme de recherche sur la performance du systèmes de soins », a-t-elle poursuivi. L’exécutif entend « établir une gouvernance plus lisible et ouverte de l’e-santé », afin de « mieux articuler le champ des interventions publiques au plan national et régional » et « éviter les redondances et contradictions, notamment dans les processus d’autorisation et d’attribution de financements des projets e-santé », indique le document détaillant la stratégie nationale du ministère de la santé.
Un plan d’action sur la sécurisation des systèmes d’information
Il y est indiqué que « le ministère va adapter son organisation interne afin de mieux coordonner l’action publique en matière d’innovation et d’e-santé ». Ces mesures feront l’objet d’une annonce au deuxième semestre 2016. Le quatrième et dernier axe de la « stratégie nationale e-santé 2020 » souhaite « moderniser les outils de régulation de notre système de santé ». Considérant que « la sécurité est la condition sine qua non de la confiance et de l’acceptabilité de l’innovation », Marisol Touraine a annoncé la publication d’un « plan d’action sur la sécurisation des systèmes d’information en santé », qualifiés d’« élément essentiel de la continuité et de la sécurité des soins ». Elle a affiché son intention de créer une fonction d’« administrateur des données de santé » au sein du ministère pour « accélérer l’open data en santé », en collaboration avec l’administrateur général des données mis en place par l’exécutif en 2014.
Un conseil stratégique réunissant, sous le pilotage du ministère, les représentants des professionnels de santé, des usagers, des industriels et des institutions publiques concernées sera installé « à l’automne » afin de piloter la mise en oeuvre de cette stratégie nationale.
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