L’ANFH crée un dispositif de formation aux usages informatiques

lundi 1er octobre 2018, par Bruno Benque

Afin de prévenir les risques de négligence du devoir de réserve, du secret professionnel, voire de réputation des établissements de Santé liés aux usages informatiques des soignants dans l’exercice de leur fonction, l’ANFH va expérimenter un dispositif de formation dédié. Il s’agira de former des référents dans chaque structure, de sensibiliser les agents et de prévenir les managers au sujet des dangers que ces mauvais usages peuvent provoquer. Ce programme à vocation régionale sera, à terme, déployé sur tout le territoire.

Les technologies de l’information et de la communication sont omniprésentes désormais, tant dans les sphères privée que professionnelle. Mais les usages de l’outil électronique se doivent d’être différents dans les deux environnements, ce qui n’est pas toujours le cas, loin de là.

Les usages mobiles des soignants en question

Les solutions métiers déployées dans les établissements de Santé et médico-sociaux font aujourd’hui l’objet de règles de fonctionnement très formalisés, par une protection antivirale haut de gamme et des processus d’habilitation des personnels pour y accéder notamment. Mais les usages, sur des terminaux mobiles d’applications non spécifiques à la pratique soignante et des réseaux sociaux comprennent des risques pour les établissements. Il n’est pas rare en effet que l’image de marque de ces derniers y soit chahutée ou que le secret professionnel ne soit bafoué. Sans compter les risques de hackage des systèmes informatiques hospitaliers.

Un dispositif de formation et de sensibilisation initié par l’ANFH

C’est pour palier à ces éventuels problèmes que les délégations de l’Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (ANFH) Corse et Haute-Normandie ont eu l’idée de proposer un nouveau dispositif d’accompagnement dédié, à l’attention des agents de la fonction publique hospitalière. Ce programme de formations aura pour objectif de les prévenir face à ces risques et de tendre ainsi vers un usage numérique responsable dans les établissements publics de santé. « ÉTHIQUE 2.0 », c’est son nom, tentera de couvrir l’ensemble des thématiques liées à ces risques, traitant tour à tour su devoir de réserve, du secret professionnel, de la réputation des établissements ou de la protection contre les attaques informatiques.

Des sessions en présentiel et en e-learning

Pour l’ensemble des agents qui en éprouvent le besoin, des ateliers de sensibilisation sur site, d’une durée d’une journée, ainsi qu’une formation en mobile-learning leur donnant les clés pour un usage raisonné du numérique. Des sessions spéciales pour les directeurs et les managers sont également prévues, ainsi que des formations de trois jours destinées à mettre en place des référents, qui seront personnes ressources au sein de chaque établissement de santé.

Les aspects réglementaires et juridiques feront l’objet également de sessions spéciales en e-learning. Les réseaux sociaux seront particulièrement ciblés dans ce cadre, avec des thématiques autour du secret professionnel et du devoir de réserve, qui sont souvent mis à mal dans la pratique des soignants, ou autour de l’atteinte de l’image de l’établissement, du patient, ou du soignant lui-même. Si le contenu des messages risque, dans ce cas, de perturber l’image des structures de soins, c’est aussi leur architecture informatique qui peut connaître des problèmes en cas d’usages inappropriés ou de piratage. Ce sujet fait partie des thèmes que l’ANFH compte aborder dans ses formations.

Ce programme fera, dans un premier temps, l’objet d’une expérimentation régionale, avant d’être évalué et déployé à l’échelon national par la suite.

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@cadredesante.com
@bbenk34


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