lundi 19 août 2024, par
Tout au long d’une carrière de manager, il devient évident que lutter contre la médiocrité, rester fidèle à ses valeurs et pratiquer une délégation efficace sont essentiels au succès du leadership. Ces réflexions de base sont tirées des leçons qu’a apprises une dirigeante du secteur de la pharmacie tout au long de sa carrière et qu’elle a exprimées dans un article récent.
Dans un article publié dans healthmanagement.org, la dirigeante d’une société pharmaceutique nous fait part des leçons que sa carrière de manager lui a apprises pour affirmer son leadership.
Les limites de la tolérance managériale
Elle cible tout d’abord la tolérance de la médiocrité, dans les performances ou dans le comportement, qui est, selon elle, une erreur à ne pas commettre. L’auteur insiste sur les dangers d’accepter que les performances et le comportement des agents puissent systématiquement se montrer inférieurs aux attentes. Au lieu de de passer sous silence ces lacunes, qui semblent négligeables vis-à-vis de la dynamique d’équipe, il est au contraire important de les traiter frontalement, au risque de diffuser le mauvais message.
La tolérance est une qualité pour un manager, sauf lorsqu’il s’agit de problèmes de performance ou de comportement. Avoir le courage de prendre des décisions difficiles dès le début est essentiel pour maintenir une culture de haute performance, quitte à se mettre dans des situations interpersonnelles inconfortables quelquefois.
La difficulté de rester authentique face aux injonctions venues d’en haut
Un autre écueil à éviter consiste à rester authentique et fidèle à ses propres valeurs dans la prise de décision. Cela n’est pas simple lorsque l’on se retrouve confronté à une injonction dont on ne partage pas forcément le bien fondé. L’auteur pense que l’authenticité et le fait de rester fidèle à ses valeurs améliorent non seulement la prise de décision mais favorisent également un véritable engagement des agents. Cette approche contribue à terme à une culture organisationnelle positive, conduisant à une réussite durable et à l’épanouissement personnel des managers et de leurs équipes.
Déléguer pour assurer une bonne intelligence collective
Manager, c’est aussi déléguer. L’accumulation des tâches auxquelles nous sommes soumis agit, selon l’auteur, comme un goulot d’étranglement pour l’équipe, épuisant et ne permettant pas aux équipiers d’assumer leurs responsabilités. Pour le manager, ne pas déléguer empêche la réflexion stratégique et l’identification d’opportunités futures. Pour les agents, c’est un risque de manquer des occasions de développer leurs compétences et d’acquérir une expérience précieuse. Au fil du temps, cette tendance peut conduire à l’épuisement professionnel des managers et à une équipe désengagée et sous-utilisée, entravant finalement la croissance et le succès de l’organisation.
Nous commettons tous inévitablement des erreurs lorsque nous dirigeons une équipe. Il est crucial de prendre le temps de réfléchir à ces expériences et d’en tirer des leçons afin d’éviter de répéter des erreurs similaires à l’avenir. Il est donc essentiel d’avoir le courage d’aborder directement les problèmes de performance et de comportement, de s’assurer que nos décisions correspondent à nos valeurs et croyances et de mettre en place une délégation efficace pour développer les compétences collectives de l’équipe.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@gpsante.fr
@bbenk34.