jeudi 2 septembre 2021, par
L’application du pass sanitaire dans les établissements de santé exige de ces structures qu’elles mettent en place un mode d’organisation qui respecte le cadre légal tout en maintenant la continuité des soins pour les patients et l’accessibilité pour les visiteurs. Un exercice d’équilibriste parfois délicat qui repose notamment sur beaucoup de pédagogie.
Depuis le 9 août, le pass sanitaire, un temps limité aux lieux culturels et de loisirs accueillant plus de 50 personnes, est étendu notamment aux hôpitaux et aux EHPAD et maisons de retraites. Professionnels de ces établissements, mais aussi patients et visiteurs se doivent désormais de présenter une attestation de schéma vaccinal complet, un test PCR négatif de moins de 72 heures ou la preuve de rétablissement d’une contamination de Covid-19. Seules exceptions fixées par la loi relative à la gestion de la crise sanitaire : les entrées aux urgences, dans les services de maternité, les centres de dépistage et de vaccination, et le recours à l’IVG. La question du pass sanitaire est également corrélée à l’obligation vaccinale des soignants et de tout professionnel en contact avec des personnes vulnérables, acceptée par la plupart mais qui rencontre encore parfois des réticences, alors même que l’absence de vaccination entraînera dès le 15 septembre des suspensions de contrat. Dans ces conditions, comment concilier sécurité sanitaire, respect des consignes gouvernementales et mission soignante ?
Une organisation parfois complexe dans les grands hôpitaux
Dans les 5 établissements hospitaliers et 3 annexes du CHU de Nice, on observe une application stricte des consignes gouvernementales : seuls les visiteurs munis d’un pass sanitaire sont autorisés à entrer, à l’exception de ceux qui se rendent auprès de patients en fin de vie ou dans certains services de pédiatrie. Les contrôles s’effectuent alors à l’entrée par le service de sécurité prestataire du CHU. Pour les patients, en revanche, l’application de la mesure est plus délicate, note Evan Malczyk, le directeur opérationnel de crise, dans ce CHU qui, en 2019, comptabilisait près de 500 000 journées d’hospitalisation et disposait d’une capacité d’accueil de 1 635 lits. Une organisation spécifique a ainsi dû être mise en place pour les patients qui ne relèvent pas des régimes d’exception définis par les textes et se rendant à l’hôpital dans le cadre de consultations programmées afin d’en respecter le cadre tout en assurant le maintien de la continuité des soins. Pour ces patients, nous proposons deux alternatives. Ils ont la possibilité de se faire dépister dans nos centres de dépistage, à l’entrée de nos établissements, explique Evan Malczyk. La seconde alternative s’appuie, quant à elle, sur la réglementation gouvernementale : la validation par un responsable soignant ou un cadre de santé, chargé d’évaluer la nécessité des patients à pénétrer dans les établissements pour y être pris en charge. Nous faisons appel à des cadres de santé référents, qui sont des soignants en capacité de faire le lien pour avoir un avis médical qui qualifiera l’urgence de maintenir le soin programmé, même si le patient n’a pas le pass sanitaire, précise Pascale Cuberes, directrice et coordinatrice générale des soins. Par ailleurs, des tests antigéniques, pour lesquels l’ensemble des équipes a été formé, et la vaccination sont également proposés à ces patients une fois à l’intérieur.
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Propos recueillis par Audrey Parvais
Journaliste
audrey.parvais@gpsante.fr