mardi 16 avril 2019, par
Plus qu’un phénomène de mode, le développement durable s’impose comme une responsabilité individuelle et collective au sein de la société actuelle. Les établissements de santé se doivent, dans le cadre de la protection de l’environnement et la préservation de la santé de tous, de montrer et démontrer leur implication dans ce domaine.
Le développement durable est un concept dont la définition précise a été posée en 1987 par la Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement dans le rapport BRUNDTLAND : « C’est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Généralités sur le développement durable
Le concept de Développement Durable associe trois objectifs : efficacité économique, équité sociale et préservation de l’environnement.
Pour mener à bien ces objectifs, quatre grands principes sont posés :
- Principe d’Intégration : le progrès est à envisager d’un point de vue économique mais aussi environnemental, social et culturel,
- Principe de Solidarité : tenir compte des attentes et des conséquences sur les autres, ailleurs et plus tard,
- Principe de Précaution et d’Evaluation : s’interroger sur les conséquences éventuelles et sur les impacts effectifs pour corriger si besoin,
- Principe de Participation : afin de mettre en place les meilleures solutions dans l’intérêt général.
Les hôpitaux particulièrement concernés
Dans ce contexte, les Établissements de santé sont véritablement concernés car ils répondent à des besoins, produisent des services (activités de soin), emploient plusieurs milliers de personnes et s’investissent ainsi dans le tissu socio-économique des territoires. Ainsi ces établissements sont des acteurs non négligeables en termes d’impact sur l’environnement (gros producteurs de déchets, gros consommateurs d’eau, d’énergie de produits désinfectants et corrosifs …)
Pour des raisons économiques, d’image, ou pour être en accord avec les recommandations nationales, la plupart des établissements de santé tentent de modifier leurs politiques de gestion des déchets. Des solutions simples, en tous cas réalisables, sont envisagées mais poussent à la modification des pratiques. Cependant, les marges de progrès sont immenses et parfois rentables.
Qualité et développement durable
C’est la raison pour laquelle la Haute Autorité de Santé (HAS) considère que les valeurs, les activités et les missions d’un établissement de santé doivent intégrer les enjeux de développement durable notamment via une démarche d’amélioration continue de la qualité et de la gestion des risques inscrite dans la durée. L’objectif de la certification est d’inciter les structures de soins à promouvoir la démarche de développement durable.
Pour preuve, la notion de développement durable se retrouve tout au long du référentiel de certification :
- Critère 1b : Engagement dans le développement durable
- Critère 3d : Qualité de vie au travail
- Critère 6f : Achat éco-responsable et approvisionnement
- Critère 7a : Gestion de l’eau
- Critère 7b : Gestion de l’air
- Critère 7c : Gestion de l’Energie
- Critère 7d : Hygiène des locaux
- Critère 7e : Gestion des déchets
Des actions concrètes menées au quotidien
Ce concept est porteur et valorise l’établissement auprès des usagers et de la collectivité. L’objectif n’est pas de remplir des lignes sur un référentiel, mais bien de mettre en pratique des actions protectrices de l’environnement. L’utilisation de l’informatique dans la gestion des plannings, des notes de services et d’information sans impression, le suivi des consommations en eau, électricité et gaz avec sensibilisation et formation du personnel, la limitation de la pollution des eaux et des sols par l’utilisation de produits respectant l’environnement comme l’azote sont quelques exemples d’actions concrètes réalisées par des établissements hospitaliers. Le gaspillage alimentaire est également une problématique sur laquelle les établissements devront se pencher rapidement.
La prise de conscience collective arrive tardivement mais cette prise de conscience est un énorme levier pour entamer les changements de pratique et produits. Les établissements de santé se doivent d’être innovants dans ce domaine, sans mettre en danger la santé des gens qu’ils soignent.
André Roche
Cadre de santé formateur
IFSI Hôpital du Gier, St-Chamond (42)
Master 2 Management des organisation de Santé
a.roche@hopitaldugier.fr