lundi 15 février 2021, par
Dans un contexte législatif pas toujours favorable aux cadres de santé ces derniers temps, l’ANCIM et le SMPS ont décidé de nouer un partenariat afin de tenter d’influer sur les décisions à venir. Les deux organisations vont axer dans un premier temps leur action sur l’évolution des rémunérations des cadres de santé, ainsi que sur leur place dans la gouvernance hospitalière, entre autres. Nous serons, dans nos colonnes, les premiers soutiens à ce nouvel attelage pour porter la voix des cades de santé.
Le Syndicat des Managers Publics de Santé (SMPS), qui a récemment changé de gouvernance lors de l’élection d’un nouveau bureau qui a pris ses fonctions le 9 novembre 2020, semble affirmer aujourd’hui son dynamisme et mettre en action les idées que ses responsables avaient présentées alors qu’ils faisaient campagne.
Un partenariat pour défendre les cadres de santé dans un contexte législatif peu favorable
C’est ainsi que son Président Jérôme GOEMINNE, accompagné de son Vice-Président de la Catégorie cadre de santé Sébastien Rétif, ont rencontré, le 4 février 2021, une délégation de l’Association des Cadres de santé (ANCIM) représentée par sa Présidente Dominique COMBARNOUS et son vice-Président Fréderic SOLER afin de mettre en commun leurs forces et leurs réflexions au bénéfice de l’ensemble des cadres de santé.
Les éléments de convergence entre les deux organisations sont nombreux, si bien qu’un travail en synergie a été évoqué lors de cette entrevue.
Les tendances qui semblent se dessiner pour leur domaine de compétences ne semblent en effet pas propices à l’immobilisme. La Proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, l’ordonnance modifiant la gouvernance des hôpitaux en ou les négociations en cours dans le cadre de l’acte II du Ségur, a convaincu les deux Présidents du caractère prioritaire des actions à mener et de la nécessité d’allier les deux organisations qu’ils représentent.
Agir tout d’abord sur les rémunérations et sur la gouvernance des hôpitaux
Les points sur lesquels le SMPS et l’ANCIM ont décidé de se montrer vigilants concernent tout d’abord les attentes importantes des cadres de santé en termes de rémunération, eux qui font figure de parents pauvres parmi les personnels encadrant de la fonction publique. Les deux organisations annoncent ainsi communément la poursuite d’un alignement de la rémunération des cadres de santé sur celle des cadres administratifs, mettant l’accent, dans leur communiqué commun, sur les oublis récurrents de cette population par les tutelles lors des réformes et refontes de carrière.
Mais les cailloux dans la chaussure des cadres de santé en ce début d’année 2021 sont bien la proposition de loi RIST et la proposition d’ordonnance relative à la gouvernance hospitalière, dont les rédactions actuelles ne reconnaissent ni ne soutiennent l’encadrement paramédical et particulièrement les cadres de santé en situation de gestion de pôle. Pour tenter de rétablir leur influence dans la gouvernance paramédicale, L’ANCIM avait d’ailleurs fait plusieurs propositions d’amendements lors de l’examen de la proposition de loi à l’Assemblée Nationale en décembre 2020.
Ils résulte dès lors de cette première entrevue plusieurs propositions de modifications concrètes de la loi pour prendre davantage en compte la place du cadre de santé dans la gouvernance hospitalière. La première réaffirme le cadre de santé comme représentant de l’autorité hiérarchique du personnel paramédical et comme responsable de l’organisation paramédicale et de l’animation des équipes paramédicales. Le SMPS et l’ANCIM souhaitent ainsi faire figurer dans la Loi que le cadre de santé exerce ses fonctions en étroite collaboration avec le chef de service, responsable de structure interne, qui le consulte sur le projet de service, la gestion de la qualité ou l’organisation médico-soignante.
Cadredesante.com pour amplifier la voix de ce nouvel attelage
La seconde modification législative souhaitée concerne la fusion envisagée de la Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques (CSIRMT) avec la Commission Médicale d’Établissement (CME). Estimant que ces deux entités représentent deux catégories professionnelles différentes, l’ANCIM et le SMPS estiment cette fusion se traduirait par un déséquilibre profond entre les professions médicales et paramédicales, préférant laisser la possibilité aux hôpitaux d’instaurer des sous-commissions médico-soignantes thématiques le cas échéant.
Le partenariat ainsi instauré par ces deux organisations donne à penser que les cadres de santé vont désormais sortir de leur anonymat et réussir à se faire reconnaître, tant par le public que par les tutelles. Le SMPS est, à ce titre un appui de choix pour l’ANCIM qui apparaissait quelque peu esseulée pour porter la voix de notre catégorie professionnelle. Mais pour que chacun y soit représenté, il est essentiel de grossir les rangs des ces organisations en y adhérant en masse. C’est en faisant corps et en semontrant solidaires que les cadres de santé parviendront à influer sur les évolutions législatives. Nous continuerons pour notre part, dans nos colonnes, à y apporter notre écho afin d’amplifier cette voix.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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