Profession soignant : danger d’épuisement ?

A propos de l’épuisement professionnel

dimanche 6 octobre 2002, par Anne-Sophie Devillers

Question de la recherche : comment un cadre de santé peut-il prévenir les phénomènes d’épuisement professionnel dans une équipe de soins ?

Actuellement, les maladies professionnelles les plus graves comme les accidents de travail sont en spectaculaire régression. Cependant, d’autres pathologies plus sournoises, moins directes se sont mises à occuper le terrain. Tel est le cas du syndrome d’épuisement professionnel (burn-out).

C’est FREUDENBERGER, psychanalyste, qui étudie le premier, en 1974, cette expression en comparant la personne atteinte à un immeuble détruit par le feu. Il décrit un état particulier de détresse observé chez des sujets ni névrotiques, ni psychotiques. Puis, en 1976, MASLACH propose un modèle tri-dimensionnel qui est le plus utilisé actuellement dans les recherches. Les trois dimensions correspondent à des sentiments d’épuisement émotionnel et/ou physique, à un désinvestissement ou à la déshumanisation de la relation à l’autre, à une diminution de l’accomplissement professionnel.

Le concept de burn-out est tout d’abord apparu en dehors de la problématique du stress, puis suite à de nombreuses études, l’intégration du burn-out dans le champ théorique du stress a été réalisée et la proximité du burn-out vis à vis du stress a été vérifiée.

L’approche transactionnelle est une des approches du stress. Dans celle-ci ce n’est pas tant la situation qui est importante mais les ressources, c’est-à-dire la capacité de l’individu à mettre en place des stratégies individuelles ou collectives qui sont à prendre en compte. Le locus of control (lieu de contrôle) et les stratégies de coping (ajustement) sont les concepts de base de l’approche transactionnelle.

Divers facteurs liés aux conditions de travail peuvent être source de stress, la psychodynamique du travail et l’ergonomie le montrent. Aussi, grâce à ces deux modèles, nous avons mené une enquête comprenant trois questionnaires, celui de MASLACH, de KARASEK et de SIEGRIST, à laquelle nous avons associé une étude ergonomique.

Les résultats de cette recherche mettent en évidence des corrélations positives entre l’épuisement professionnel et des conditions de travail défavorables, une absence de reconnaissance du personnel soignant, et un faible soutien social.

C’est pourquoi, les solutions de prévention s’orientent à la fois dans une dimension individuelle, mais aussi institutionnelle. Le rôle du cadre dans ce domaine est primordial, car en développant ces connaissances sur le stress et l’épuisement, il pourra en détecter les signes, les causes et intervenir de façon adaptée. Pour que les prestations de soins demeurent de qualité, le cadre doit améliorer les conditions de travail, et créer un climat propice à la prise en charge de la personne soignée.


IFCS Amiens, promotion 1999/2000.


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