jeudi 30 septembre 2010
L'OMS lance un appel pour que les programmes de développement intégrent mieux ce groupe vulnérable.
Les personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales sont parmi les groupes les plus marginalisés des pays en développement. Bien que les acteurs du développement se soient engagés à axer leurs travaux sur les individus les plus vulnérables au sein d’une communauté, de nombreux programmes continuent à ignorer et à exclure ce groupe vulnérable.
Nouveau rapport sur la santé mentale et le développement
Tel est le message d’un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la santé mentale et le développement – Targeting people with mental health conditions as a vulnerable group – qui est officiellement présenté aujourd’hui à l’ONU à New York et qui propose de cibler les personnes atteintes de troubles de la santé mentale en tant que groupe vulnérable.
Selon ce rapport, la majorité des programmes de développement ou de réduction de la pauvreté n’atteignent pas les personnes atteintes d’incapacités mentales ou psychosociales. Ainsi, entre 75% et 85% d’entre elles n’ont accès à aucune forme de soins de santé mentale. Les handicaps mentaux et psychosociaux sont associés à des taux de chômage pouvant atteindre 90%. En outre, ces personnes ne bénéficient pas des possibilités d’éducation et de formation professés des pays en développement. Bien que les acteurs du développement se soient engagés à axer leurs travaux sur les individus les plus vulnérables au sein d’une communauté, de nombreux programmes continuent à ignorer et à
« La communauté du développement doit porter une plus grande attention à cette situation pour inverser la tendance », déclare le Dr Ala Alwan, Sous-Directeur général pour les maladies non transmissibles et la santé mentale à l’OMS. « L’absence de visibilité des personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales, leurs difficultés à se faire entendre et à influer sur les décisions, signifie qu’il faut faire des efforts particuliers pour les atteindre et les associer plus directement aux programmes de développement. »
Le poids des troubles mentaux dans la morbidité
Le défi est impressionnant. On estime qu’une personne sur quatre dans le monde connaîtra au cours de son existence une forme de trouble de la santé mentale. Ces troubles sont en grande partie responsables de la mortalité et de l’incapacité, représentant 8,8% et 16,6% respectivement de la charge totale de morbidité due à des problèmes de santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire. D’ici à 2030, la dépression sera la deuxième principale cause de morbidité dans les pays à revenu intermédiaire et la troisième principale cause dans les pays à faible revenu.
Répondre aux besoins de ces personnes
Ce rapport appelle les acteurs du développement à répondre aux besoins des personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales dans le cadre de leurs interventions :
- en reconnaissant la vulnérabilité de ce groupe et en l’incluant dans toutes les initiatives de développement ;
- en élargissant les services de santé mentale dans les soins de santé primaires ;
- en incluant ces personnes dans les programmes de création de revenus et en prévoyant des prestations sociales et des prestations d’incapacité ;
- en faisant participer les personnes elles-mêmes à la conception des programmes et des projets de développement ;
- en intégrant la protection des droits de l’homme aux politiques et lois nationales ;
- en incluant les enfants et les adolescents atteints de troubles mentaux et psychosociaux dans les programmes d’éducation ;
- en améliorant les services sociaux destinés aux personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales.
L’OMS travaille conjointement avec le Département des Affaires économiques et sociales de l’Organisation des Nations Unies (UNDESA) afin d’intégrer la santé mentale aux activités liées au développement et aux programmes au niveau national.
« Nous devons renverser les obstacles qui continuent à exclure les personnes atteintes d’incapacités mentales ou psychosociales » déclare M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales au Secrétariat de l’ONU. « Afin que de meilleures perspectives leur soient offertes et qu’ils puissent profiter des fruits du développement, ils doivent aussi participer à la conception des politiques et des programmes liés au développement. »
Le rapport de l’OMS souligne que l’intérêt qui sera porté aux personnes atteintes de troubles de la santé mentale permettra d’améliorer les résultats en matière de développement. Parmi les affections prioritaires dans le domaine de la santé mentale figurent la dépression, les psychoses, le suicide, l’épilepsie, la démence, les troubles dus à la consommation d’alcool et aux toxicomanies et les troubles mentaux touchant les enfants.
Pour plus d'informations, prendre contact avec :
Dr Michelle Funk
Coordonnateur, Département Santé mentale et abus de substances psychoactives
OMS, Genève
Téléphone : +41 22 791 3855
Portable : +41 79 475 5458
Courriel : funkm@who.int
Dr Shekhar Saxena
Directeur, Département Santé mentale et abus de substances psychoactives
OMS, Genève
Téléphone : +41 22 791 3625
Portable : +41 79 308 9865
Courriel :saxenas@who.int
Nyka Alexander
Chargée de communication
OMS, Genève
Téléphone : + 41 22 791 2696
Portable : +41 79 540 7137
Courriel : alexandern@who.int
[Pascal]
Voir en ligne : OMS