vendredi 15 juin 2012
Les chiffres sont implacables : près de 16 000 personnes attendent une greffe en 2012 mais à peine le tiers d’entre elles auront la chance d’être transplantées et près de 250 décèderont faute de greffon. Pour sauver ces vies, une seule solution, augmenter le nombre de donneurs et donc encourager la réflexion et la prise de position : Il faut faire connaître sa décision. « En juin, je le dis à mes proches » sera donc le slogan de la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs. Le 22 juin sera aussi pour l’Agence de la biomédecine l’occasion de remercier les donneurs et à leurs proches qui ont accompli cet acte de générosité d’un altruisme total. Les CHU qui réalisent la quasi-totalité des greffes, vont relayer le message auprès de la population. Exemples à Limoges, Marseille, Nancy et Tours...
A Limoges, la Coordination Hospitalière des Prélèvements d’Organes et de Tissus (Chpot) du CHU de Limoges et la Anne Valérie Paris Gallery, galerie d’art ultra contemporaine, organisent avec le soutien de l’ARS Limousin un événement artistique d’exception pour promouvoir le don d’organes. Du 19 au 23 juin 2012, « Don d’organes, don de soi ? » réunira au Pavillon du Verdurier à Limoges 23 œuvres d’artistes réputés ou en devenir. Conférence, stand d’information et vente aux enchères des œuvres au profit de l’association ADOT 87 (le soir 22 juin) rythmeront une semaine associant Culture et Santé publique. 24 artistes (sculpteurs, grapheurs, photographes, plasticiens) de différents pays dont Charlélie Couture, qui a préfacé le catalogue de l’exposition, ont répondu favorablement à l’invitation lancée par le CHU de Limoges pour participer à cet événement hors norme pour promouvoir le don d’organes.
Les équipes de la coordination hospitalière des Prélèvements et Tissus de l’AP-HM se mobilisent en collaboration avec le service central des transports, pour sensibiliser la population marseillaise. Elles seront présentes avec des véhicules de l’AP-HM siglés « Urgence GREFFE » le 22 juin de 10h à 14h place du Général de Gaulle pour distribuer des fascicules d’information et répondre aux questions du public sur le don d’organes, de tissus et la greffe.
A Nancy, l’équipe de l’Unité de Prélèvement d’Organes et de Tissus du CHU animera deux points information le vendredi 22 juin 2012 dans les locaux de l’Etablissement Français du Sang. Une sensibilisation à la question du don d’organes et de la greffe également relayée par l’EFS Lorraine-Champagne dans ses points de collecte mobiles. Le 23 juin, grande journée festive organisée par l’association ADDOTH. « 1 000 coeurs, 1 000 fleurs, 1 000 mercis » : décoration de la place Maginot avec des dessins réalisés par les écoliers nancéiens, distribution de plantes en pot et autres animations - concert de jazz manouche et démonstration de flamenco.
L’équipe de coordination des dons d’organes du CHRU de Tours a invité les taxis GIE de la ville à afficher le mot d’ordre durant le mois de juin. Les cinémas CGR de Tours et les Studios ont aussi répondu favorablement à l’appel, ils distribueront une plaquette d’information et de sensibilisation au don pour toute place achetée le vendredi 22 juin.
Il existe deux moyens pour transmettre sa décision : la confidence orale de son choix, quel qu’il soit, à ses proches1 « pour ou contre », ou l’inscription de son opposition au registre national des refus géré par l’Agence de la biomédecine. Donneur ou pas, chacun a une démarche à accomplir.
En France, on recense près de 3 000 donneurs potentiels en état de mort encéphalique mais seulement 1 500 sont prélevés. Outre les contre-indications médicales qui ne permettent pas d’envisager un don, on enregistre une forte opposition au don (plus de 30%) due bien souvent à l’absence de discussion autour du don au sein des familles.
Les prélèvement d’organes sont réalisés dans une situation exceptionnelle de décès : l’état de mort encéphalique.
Il survient principalement après un AVC ou un traumatisme crânien grave. Le décès est confirmé par des examens précis et définis par la loi, puis la perfusion des organes est maintenue jusqu’au moment du prélèvement. Une infirmière appartenant à l’unité de coordination intervient alors afin d’assister le médecin réanimateur dans la qualification de ce donneur potentiel, la vérification de l’absence de contre-indications au don et la recherche d’une éventuelle opposition du défunt exprimée de son vivant (interrogation du registre national des refus et entretien avec les proches). Elle coordonne ensuite en lien avec l’Agence de la biomédecine (ABM), le prélèvement des organes au bloc opératoire, l’attribution et l’envoi des greffons, l’arrivée et le départ des différentes équipes chirurgicales préleveuses. Elle est garante du respect du corps du défunt et de la restauration tégumentaire la plus soigneuse et parfaite possible.
Le don du vivant est aussi possible pour certains organes (reins, foie, poumons) avec des critères bien précis régis par la loi de bioéthique.
En France, le don de rein de son vivant est aussi possible et il est encouragé en tant que moyen supplémentaire de développer la greffe, parallèlement au don post mortem. En 2011, 10 % des greffes de rein ont été réalisées grâce à un don du vivant. Le don ne peut bénéficier qu’à un malade de son proche cercle familial. La pratique est très encadrée, pour des raisons médicales mais aussi éthiques. L’un des deux reins du donneur est prélevé, sachant qu’un seul de ces organes peut suffire à mener une vie normale. Plus rarement, on peut aussi prélever et greffer une partie du foie d’un donneur vivant, cet organe pouvant se reconstituer ultérieurement. Enfin, très exceptionnellement, cette greffe peut concerner les lobes pulmonaires
Du don à la greffe, une chaîne de vie
Les équipes de médecins et d’infirmières de la coordination hospitalière des Prélèvements et Tissus, sont mobilisées 24h/24 et 7j/7. En lien avec les réanimateurs et avec les chirurgiens, elles jouent un rôle indispensable dans la chaîne du prélèvement à la greffe.
Elles favorisent le recensement des défunts susceptibles d’être prélevés, accueillent les familles et recueillent leur témoignage sur la position du défunt concernant le don de ses organes, assurent les examens biologiques et médicaux nécessaires au prélèvement, prennent tous les contacts et toutes les informations nécessaires à l’attribution des organes et à l’organisation de leur transport, et coordonnent le prélèvement au bloc opératoire.
La greffe, une affaire de spécialistes
La transplantation d’organe est une activité de référence très spécialisée. Elle est pratiquée dans les hôpitaux qui possèdent un plateau technique des plus sophistiqués et mobilise de nombreuses équipes médicales et paramédicales. Il s’agit aussi d’une activité de pointe, qui génère de la recherche à un très haut niveau.
La prise en charge implique des équipes médicales dédiées, des équipes chirurgicales, des anesthésistes réanimateurs, des infirmiers spécialisés, des psychologues, etc. Cette prise en charge multidisciplinaire existe à toutes les étapes de la transplantation : sélection des patients sur les listes de greffe, préparation des patients, réalisation de la greffe, suivi de celle-ci, etc. Cette activité nécessite une coordination parfaite entre tous les acteurs.
Don d’organes : les 1001 façons d’en parler
Maître d’œuvre de la journée nationale, l’Agence de la biomédecine poursuit son action de sensibilisation et incite chacun à se positionner sur le don d’organes. L’enjeu réside surtout dans le partage de son choix avec ses proches, dont l’intermédiation est indispensable en cas de don post mortem. La campagne d’information « Pour sauver des vies, il faut l’avoir dit » participera à cette grande ambition de libérer la parole autour du don et donne rendez-vous aux internautes sur Facebook
En savoir plus
Le dossier de presse : http://www.reseau-chu.org/les-articles/article/article/don-dorganes-en-juin-je-le-dis-a-mes-proches/
http://www.dondorganes.fr/
[Pascal]
Voir en ligne : reseau-chu.org