La prévention, absente des programmes des législatives

lundi 1er juillet 2024, par Bruno Benque

À l’issue du premier tour des élections législatives du 30 juin 2024, il existe une possibilité pour que le RN obtienne la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ce mouvement prône, dans son programme Santé, la réduction de personnels administratifs dans les hôpitaux et la suppression des ARS notamment. Mais la prévention, sujet qui fâche, est absente des programmes de tous les partis, ou assimilés, proposés à l’occasion de ces élections.

Le premier tour des élections législatives anticipées résultant de la dissolution de l’assemblée annoncée le 9 juin 2024 par le Président de la République a donc, comme cela était pressenti, bénéficié au Rassemblement national (RN).

Une possibilité pour que le RN obtienne la majorité absolue

Beaucoup d’observateurs y vont de leur scepticisme quant à la capacité de ce mouvement de diriger le pays. Ce dernier a toutefois établi un programme traitant de différents sujets, à l’instar des autres entités et consortiums qui se sont formés pour r
tenter d’inverser la tendance électorale. Ce programme comportait un couplet sur le système de Santé qui, si le verdict qui sortira des urnes le 7 juillet confirme les résultats du 30 juin, a des chances d’être appliqué dès cet été. Du moins les propositions qu’il recèle devraient être, si le RN obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, adoptées sans trop de difficultés par les députés.

Moins de personnels administratifs dans les hôpitaux !

Mais quelles sont les mesures phares de ce programme ? L’axe majeur de la politique de santé du RN telle qu’elle est exposée, sera de « redonner confiance à l’hôpital public en lui fournissant les moyens pour être efficace et en réformant sa gouvernance ». Et pour répondre à ce besoin, il propose de réduire le poids des services administratifs dans les hôpitaux et transférer une partie des emplois vers les services opérationnels afin d’atteindre un ration maximal de 10% de personnels administratifs au sein des effectifs hospitaliers. Même si cette mesure semble frappée de bon sens, il s’agira de déterminer les emplois qui feront les frais de cette évolution annoncée.

Les heures des ARS seraient-elles comptées ?

Viennent ensuite des réformes déjà en cours, comme la fin du numerus clausus pour les médecins ou faisant l’objet de réflexions avancées, comme lutter contre les déserts médicaux, mettre en place, « à l’horizon 2026, la vente de médicaments à l’unité pour lutter contre les pénuries et le gaspillage » ou renforcer le soutien aux proches-aidants. Notons que le RN souhaite sûrement et simplement supprimer les Agences Régionales de Santé (ARS), qui sont tout de même les garantes de la régulation du système de Santé au niveau territorial, ce que nous ne trouvons pas très cohérent dans l’absolu.

La prévention, sujet qui fâche, absente des programmes

L’ensemble des programmes, tous partis confondus, qui ont été diffusés à l’occasion de ces élections législatives, ne font pas état d’une des composantes de la bonne Santé des français à long terme, à savoir la prévention. Quelques annonces sont faites concernant la limitation des per et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l’environnement par le Nouveau Front Populaire ou la prévention chez les enfants à l’école par le RN. Mais le sujet ne semble pas intéresser les acteurs politiques de ce pays, du moins en période de campagne électorale. Il est pourtant primordial. Il est des thèmes, liés à l’hygiène de vie ou aux habitudes sédentaires, qu’il ne fait pas bon traiter au risque de mécontenter les électeurs...

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@gpsante.fr
@bbenk34.


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