L’intersyndicale de la Fonction publique hospitalière remobilise ses troupes en vue du 7 mars

lundi 6 mars 2023, par Bruno Benque

Pendant que le dossier législatif relatif à la réforme des retraites est débattu au Sénat, les syndicats fourbissent leurs armes pour la prochaine mobilisation du 7 mars 2023. Bien que celle-ci semble s’affaiblir avec le temps, l’intersyndicale de la Fonction publique hospitalière garde le cap et remobilise ses troupes. De quoi s’attendre à des soucis d’organisation pour les managers de Santé.

Alors que le Gouvernement ne cède pas quant aux dispositions relatives à la réforme des retraites qu’il a présentées à la représentation parlementaire, une nouvelle mobilisation est annoncée pour le 7 mars 2023 par l’ensemble des syndicats représentatifs.

Le Gouvernement se garde la possibilité d’actionner le 47-1 de la constitution pour la réforme des retraites

Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale n’a pu se prononcer que jusqu’à l’examen de l’article 2 de la réforme, qui en comporte trente et n’a pas pu donc voter le fameux article 7, duquel est partie la controverse puisqu’il met en œuvre le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Depuis le 2 mars 2023, le texte de réforme des retraites est débattu au Sénat. Les sénateurs auront ensuite jusqu’au 12 mars à minuit pour se prononcer sur les vingt articles de la réforme. Le Gouvernement actionnera ensuite certainement, non pas l’article 49-3, mais l’article 47-1 de la Constitution pour une modification du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 dans ce cadre.

L’Article 7 qui concentre l’essentiel du ressentiment des syndicats

Pour rappel, l’Article 7 de cette réforme prévoit donc de fixerl’âge légal à la retraite à 64 ans et non pas à 65 ans, comme évoqué il y a quelques mois. L’âge pivot reculera ainsi de trois mois par an pour atteindre 63 ans et 3 mois à la fin du quinquennat, en 2027, et 64 ans en 2030. Dans le même temps, le nombre de trimestres pour partir à la retraite à taux plein n’augmentera pas, restant, comme l’avait instauré la réforme voulue par Marisol Touraine en 2014, à 43 ans de cotisation, mais à partir de 2027 et non pas à partir de 2035, comme le prévoyait l’ancienne Ministre de la Santé. Notons un aménagement pertinent pour les travailleurs aux carrières longues, qui pourront partir à 58 ans (début à 16 ans), à 60 ans (entre 16 et 18 ans) et à 62 ans (18 ans).

Une mobilisation importante qui semble s’affaiblir avec le temps

Mais ces quelques aménagements ne sont évidemment pas du goût des syndicats qui, depuis le début de l’année 2023, enchaînent les appels à la grève et à la mobilisation afin de faire fléchir le Gouvernement dans ses choix. C’est ainsi que, le 19 janvier, les syndicats annonçaient deux millions de personnes dans la rue (un million selon la police), le 31 janvier environ 2,8 millions (1,272 million selon la police), le 7 février, encore près de deux millions (757 000 selon la police) et, le 11 février, plus de 2,5 millions de manifestants (963 000 selon la police). Ils étaient toutefois moins nombreux le 16 février, 1,3 millions de personnes descendant (440 000 selon la police), ce qui fait craindre que le rassemblement du 7 mars ne soit pas suivi de manière massive et que le mouvement ne s’affaiblisse avec le temps.

L’intersyndicale de la Fonction publique hospitalière remobilise les troupes pour le 7 mars

Dans la Fonction publique hospitalière, la mobilisation est assez régulière depuis le début de l’année. Elle tourne autour de 20%, selon le Ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, bien en-deçà de celle des enseignants, qui tourne plutôt à 40%. Et, bien qu’à ce niveau-là également, la participation semble évoluer vers la régression, les syndicats représentatifs des hospitaliers ne baissent pas les bras. Et pour remobiliser les troupes pour le 7 mars, l’intersyndicale confédérale CGT, CFDT, FO, CFTC, Solidaires, FSU, UNSA, CFE-CGC appelle une nouvelle fois « les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraités à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs ».

Cela promet une belle pagaille, à la ville comme à la campagne, et des soucis d’organisation pour les managers de Santé, qui devront une nouvelle fois s’adapter afin que ce mouvement ne pénalise la prise en charge des patients.

Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@gpsante.fr
@bbenk34.


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