mardi 11 mai 2021, par
Sans réponse de la part du Premier Ministre, les associations et syndicat représentatifs des cadres de santé viennent d’adresser une nouvelle missive à ce dernier. Alors que la pétition qu’ils avaient lancée en avril a recueilli plus 23 000 signatures, ils s’inquiètent de ce silence et ne décolèrent pas à propos de la non valorisation de leur carrière prononcée par le Ministère. Ils lui rappellent les promesses qu’ils avait faites fin 2020 et remettent une nouvelle fois en lumière la situation centrale des cadres de santé dans la gouvernance hospitalière, véritable clé de voûte du système.
Les associations représentatives des cadres de santé ne lâchent pas l’affaire ! Car suite aux annonces gouvernementales du 12 avril 2021 relatives à la revalorisation des carrières des professionnels paramédicaux, considérées comme inacceptables pour tous les managers de Santé, la colère n’est pas retombée.
La pétition pour les cadres de santé recueille plus de 23 000 signatures !
On se souvient que l’Association Nationale des Cadres de santé (ANCIM) s’était montrée, dans un communiqué publié le lendemain des annonces, très surprise par le contenu des mesures annoncées pour les cadres de santé, alors que ses responsables avaient obtenu plusieurs rendez-vous au Cabinet du Ministre qui leur avaient donné des raisons d’être optimistes quant à la juste valorisation de leur fonction et de leur métier. L’ANCIM avait été rejointe quelques jours plus tard par le Syndicat des Managers Publics de Santé (SMPS) et par l’Association Nationale des Directeurs de Soins (AFDS) pour l’élaboration d’un courrier commun au Premier Ministre synthétisant les raisons pour lesquelles la profession risquait de s’affaiblir profondément par un manque d’attractivité notamment. Ils avaient, quelques jours après, lancé une pétition qui avait recueilli plus de 23 000 signatures en une semaine !
Les associations et syndicats représentatifs écrivent une nouvelle fois au Premier Ministre
Comment la situation a-t-elle évolué, plus d’un mois après la lettre au Premier Ministre ? Pas le moins du monde, d’autant qu’aucune réponse officielle n’a été formulée par le cabinet du Premier Ministre. C’est la raison pour laquelle l’ANCIM, le SMPS et l’AFDS ont adressé à ce même Premier Ministre, le 7 mai 2021, un nouveau courrier dans lequel ils réitèrent leur appel à une meilleure prise en compte des responsabilités qui incombent aux managers de Santé dans le cadre de leur exercice professionnel. Ils préviennent d’autre part que de nombreux collègues les interpellent pour leur faire part de leur lassitude et de « leur souhait de quitter la profession dans les meilleurs délais ou d’arrêter leur formation pour faire autre chose loin de l’hôpital ».
Agir aujourd’hui pour préserver la clé de voûte du système hospitalier
Ils rappellent également au Premier Ministre les propos qu’il avait tenus fin 2020 lors d’une visite aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg en faveur d’un rattrapage sur la situation des cadres de santé, appuyant sa thèse par le slogan : « Sans cadre, pas d’équipe ». Il semble bien loin ce temps de la considération et des promesses. Et les auteurs du courrier de renchérir : « Sans cadre, pas de management de projets, pas de planning de travail, pas de sécurité et de qualité des soins, pas d’accompagnement des professionnels en formation, pas d’accompagnement au changement, pas de collaboration entre équipes médicales et paramédicales ». Et la liste n’est bien sûr pas exhaustive. Car si les cadres de santé ne défraient pas la chronique et n’intéressent pas les chaînes d’information en continu et sont souvent transparents aux yeux des usagers, leurs missions entrent dans le champ de nombreux secteurs hospitaliers, le médical, le paramédical, les patients et leurs familles, la qualité, la logistique, etc. de manière transversale et incontournable.
Monsieur le Premier Ministre, entendez ce que les managers de santé ont à dire !
Alors oui, Monsieur le Premier Ministre, vous devez écouter ce que les cadres de santé ont à dire, réévaluer leurs carrières avec plus de conviction, leur donner d’avantage de prérogatives au sein de la gouvernance des établissements de Santé. Car ils sont la clé de voûte de ce système, qui, déjà fragilisé par des années de restrictions budgétaires, risque de s’effondrer si l’exode de ces managers se confirme et se généralise. Nous n’en sommes pas encore là, mais vous devez prendre garde à cette éventualité et agir en conséquence. Nous espérons que, comme ils en formulent la demande dans leur courrier, vous, ou votre cabinet, accepterez de les recevoir afin d’entendre enfin ce qu’ils ont à dire.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
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