jeudi 1er décembre 2022, par
Les soft skills ont fait l’objet d’une session très remarquée lors des 30èmes Journées des cadres de santé qui viennent de s’achever. Cet élément majeur du projet pédagogique de l’IFCS de Poitiers a été décrit par les acteurs de cet institut comme une notion qui touche à la fois l’influence, la prise de décision, l’agilité, l’efficacité, voire la coopération que doit démontrer un manager dans la pratique de son métier. Les étudiants de Poitiers sont appelés à développer toutes sortes de savoir-faire et à les faire évaluer pour obtenir des open badges. Explications...
Les compétences comportementales, que l’on appelle également soft skills, revêtent une importance majeure dans la pratique des managers de Santé. Elles sont autant de caractéristiques relationnelles qui forment le puzzle de la personnalité de chacun.
Les soft skills, élément majeur du projet pédagogique de l’IFCS de Poitiers
L’IFCS de Poitiers a fait de cette notion un des items majeurs de son projet pédagogique, comme l’a expliqué Marlène Arbutina, Responsable pédagogique de cet institut, à l’occasion des 30èmes Journées nationales des cadres de santé qui s’est tenu les 28 et 29 novembre 2022 à Toulouse. Ces compétences, opposées aux compétences dites dures, à savoir les aptitudes techniques d’un métier, sont divisées en catégories désignant l’influence, la prise de décision, l’agilité, l’efficacité, voire la coopération que doit démontrer un manager dans la pratique de son métier. C’est la raison pour laquelle les étudiants poitevins sont amenés à réfléchir sur leurs compétences comportementales et à solliciter les formateurs pour qu’ils les évaluent. Lorsque l’une de ces compétences est reconnue, un open badge lui est attribué.
Une base scientifique difficile à appréhender
Philippe Péaud, qui enseigne à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation (INSPE) de l’Université de Poitiers, a donné à cette occasion quelques information sur l’origine et les apports scientifiques des soft skills. Apparu dans les années 1980, ce terme est fortement lié à la thématique de l’organisation du travail et se trouve conditionné par des situations simultanées. Il a expliqué comment, dans les travaux de recherche sur le sujet, la performance des individus est corrélée à la fois aux compétences techniques et comportementales. L’individu possède, ou acquiert, un savoir-être lui conférant des valeurs et des postures interpersonnelles qui déterminent son rapport à son environnement.
Pour former les étudiants, il met en place notamment des mises en situation professionnelle à partir desquelles, après un débriefing, les savoir-faire seront observés sous le prisme des compétences comportementales. Et pour évaluer ces dernières, il préconise l’open badge, le regard des pairs, ainsi que le regard du supérieur hiérarchique. SI cette triangulation aboutit à une convergence d’opinions, alors le soft skill peut être validé pour la personne évaluée.
Une structure protéiforme qui fait l’objet d’un traitement complexe à l’IFCS
Alors, comment cela se matérialise-t-il à l’IFCS de Poitiers ? C’est Solange Bouillault, cadre de santé au CHU de Poitiers, qui en fait un retour d’expérience récente. Elle a décrit les actions menées pour évaluer les soft skills des étudiants tout au long de leur année de formation. Ainsi, dans la catégorie Influence, l’IFCS leur propose des projets de terrain pour mettre à l’épreuve leur leadership et organise des séances de coaching pour développer leur conscience de soi. L’attribution des open badge entre également dans cette catégorie.
Dans le domaine de la prise de décision d’autre part, ils sont appelés à développer une pensée critique dans le cadre d’analyse de projets et d’évaluation de performance, ainsi que leur esprit entrepreneurial dans des actions à réaliser en autonomie. D’autres épreuves leur sont proposées, notamment de l’analyse réflexive dans les actions de résolution de problème pour évaluer leur efficacité ou des travaux de groupe formés pour enrichir le programme du Diplôme universitaire de simulation en Santé pour développer leur créativité.
La notions de compétence comportementale s’apparente donc, nous l’observons ici, à une structure protéiforme à partir de laquelle la personne construira sa posture de manager de Santé et ses relations interpersonnelles au travail. Il serait pertinent que les IFCS, dans leur globalité, adoptent ce type de processus pédagogique afin d’apporter à leurs étudiants les moyens de mieux aborder, au quotidien, la mission qui leur sera attribuée dans leurs nouvelles fonctions.
Bruno Benque
Rédacteur en chef www.cadredesante.com
bruno.benque@gpsante.fr
@bbenk34.
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