lundi 29 janvier 2018, par
Le 19 octobre 2017 lors de la journée « Energie Soins » qui avait lieu dans les locaux de l’hôpital de la Timone à Marseille, nous avons assisté à une conférence, donnée par Sylvie JOUVE cadre de santé, Laurent REPELLIN et Jean Louis RIVIERE Manipulateurs en Électro-Radiologie Médicale (MERM), portant sur deux nouvelles techniques de conditionnement de patients en vue de mieux supporter leur traitement stéréotaxique.
Sylvie Jouve nous a tout d’abord présenté une technique de pointe. Elle consiste à utiliser des rayons gamma, sans ouvrir la boîte crânienne, pour traiter des pathologies cérébrales variées telles que neurinomes de l’acoustique, méningiomes ou métastases cérébrales, en une seule séance ou sur plusieurs jours.
Des examens générant du stress pour les patients
Il s’agit d’une méthode non invasive consistant, sous anesthésie locale, à visser un cadre sur la boîte crânienne du patient ou de mettre en place un masque en résine thermoformé recouvrant entièrement son visage. Ce dispositif permet, par imagerie (IRM, Scanner) de cibler la zone à atteindre. Malgré les nombreux avantages de cette technique, les dispositifs génèrent un stress important chez ces patients. L’attente inhérente au cheminement de la procédure est propice à la divagation de la pensée, ce qui a motivé l’équipe de manipulateurs à trouver des solutions d’accompagnement satisfaisantes et, de facto, à se former à de nouvelles pratiques par des diplômes universitaires (Diplôme d’Etude Supérieure Universitaire d’hypnose médicale et Diplôme Universitaire Douleur).
Hypnose Ericksonnienne : le patient à la recherche de ses propres ressources
Selon Jean-Louis Rivière, l’hypnose médicale nécessite l’adhésion entière du patient. Cette méthode est donc basée sur le volontariat. Elle se définie comme un état naturel, chaque personne connaissant tous les jours des moments de transe (rêveries, absences). Utilisée comme méthode de soins, elle consiste en « un état modifié ou amplifié de conscience ». Cela donne accès à des capacités et des aptitudes oubliées qui vont permettre au patient de se plonger dans un état de bien-être en vue de réduire son anxiété, ses douleurs ou ses consommations médicamenteuses.
L’orateur a exposé plusieurs techniques utilisées, comme le langage Ericksonnien, qui permet d’emmener le patient dans un « lieu sécurisant » : la safe place. De même, le balayage corporel induit une mise en transe : l’hypnothérapeute est alors à même de réaliser une suggestion post hypnotique pour activer les ressources qu’il possède et percevoir cette expérience comme enrichissante. Enfin, la synchronicité respiratoire entre le patient et le soignant entraine une attitude coopérante favorisant l’ interaction.
La musicothérapie réceptive, vecteur de sérénité
Laurent Repellin utilise quant à lui la musicothérapie réceptive pour détendre et relaxer le patient. Après un sondage, les soignants se sont aperçus que 85 % des patients avaient l’habitude d’écouter de la musique. Une fois encore seuls les volontaires ont accès à cette pratique. Ils sont contactés avant l’hospitalisation et doivent amener leur propre musique. Ils bénéficient d’une séance la veille, le jour même et le lendemain du traitement. Une salle est dédiée pour l’écoute de la musique. Il y a 84 % de satisfaction globale et 90 % des personnes estiment être moins stressées et notent une diminution de la douleur. L’intervenant a mis en avant la difficulté de cette méthode : elle nécessite du temps (minimum 45 minutes par séance) qu’il est difficile de trouver entre les différentes obligations liées à l’hospitalisation (administratives, médicales,….)
Étant donné la formation du personnel qui pratique ces activités, le temps nécessaire pour les mettre en place et l’implication obligatoire des patients face aux résultats obtenus, il faut espérer que ces techniques novatrices puissent d’une part être pérennisées et d’autres part, pourquoi pas, être proposées dans d’autres services de soins.
Aboucaya Mélanie, Pavard Carine et Robert Paul
Étudiants IFCS Marseille