mercredi 15 avril 2015, par
A l’issue de la Commission Administrative Paritaire Nationale des Directeurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, les principaux syndicats ont fait le point sur la situation de ces personnels en secteur public, notamment de l’accès à l’emploi, et des probables retombées de la Loi de modernisation de la Santé.
Trop de postes de directeur adjoint d’hôpitaux restent non pourvus, ont déploré les syndicats, le 14 avril 2015, à l’occasion de la commission administrative paritaire nationale (CAPN).
Des D3S aspirés progressivement par les DH
La CAPN a examiné les candidatures pour des postes de directeur adjoint. Elle s’est également prononcée sur des mises à disposition, des disponibilités et des détachements. Sur le dernier mouvement de directeurs adjoints, « 15 postes sur 40 sont restés non pourvus ». Ce nombre « aurait été porté à 21 sans l’apport de demandes de détachement de directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S), soit plus de 50% des postes publiés », a alerté le syndicat des cadres hospitaliers Force ouvrière (CH-FO) dans un communiqué. « Au-delà des conséquences pour les équipes de direction, sollicitées de plus en plus fréquemment pour effectuer des intérims au long cours et à répétition, ce constat de pression démographique chez les DH accentue également celle supportée par les D3S, compte tenu de leur aspiration progressive dans le corps des DH », observe le CH-FO qui insiste sur le nombre de postes restés vacants depuis le début 2015.
De nombreux postes de Directeurs adjoints vacants
Pour lui, cette situation « n’est pas le fruit du hasard ». « Il est grand temps que les cycles récurrents de séances de travail, proposés par les pouvoirs publics sur cette thématique, se soldent enfin par des décisions appropriées plutôt que par la relance systématique d’enquêtes diverses dont les résultats sont au mieux inexploités, au pire jamais obtenus », dénonce-t-il. Dans un communiqué séparé, le Syncass-CFDT confirme que « de nombreux postes d’adjoint restent vacants ». Il précise que la directrice générale du centre national de gestion (CNG), Danièle Toupillier, a annoncé que ces problèmes de recrutement feront l’objet « d’une analyse dans le rapport d’activité » de son organisme.
« La coupe est pleine »
Le Syncass-CFDT, le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) et le CH-FO indiquent également dans leur propre communiqué qu’ils ont à nouveau protesté, lors de la CAPN, contre le manque de soutien des pouvoirs publics vis-à-vis des directeurs d’hôpitaux. Constatant que « jamais le corps des DH n’a été confronté à autant de défis et d’incertitudes » et observant que des établissements sont devenus « des zones de non-droit avec des directeurs qui se succèdent », le SMPS prévient que « la coupe est pleine » et que « le management hospitalier ne sera pas la variable d’ajustement de réformes qui se cherchent ». « Si les directeurs perdent le sens de leur mission, en même temps que leur confiance en l’Etat, rien se fera », avertit-il. Demandant aussi que les pouvoirs publics « soient plus respectueux de la fonction de direction », le Syncass-CFDT déplore aussi une nouvelle fois le manque de « concertation et de transparence » concernant le plan triennal d’économies sur les dépenses d’assurance maladie.
Résorber les emplois précaires tout en maîtrisant la masse salariale
Le CH-FO estime que ce plan et sa déclinaison en région « laissent les directeurs face à des responsabilités pour le moins paradoxales » dans la mesure où ils doivent mettre en oeuvre des mesures catégorielles accordées par les pouvoirs publics, ou résorber les emplois précaires tout en modérant l’évolution de leur masse salariale à « 1% ou 1,5% tel que déjà fixé par certaines ARS » (agences régionales de santé). Le Syncass-CFDT étrille également des dispositions du projet de loi de santé, qui a été voté mardi par l’Assemblée nationale, notamment celles sur la gouvernance des hôpitaux, prises « pour complaire à une partie du corps médical », et le manque de discussion sur l’impact des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Et « en maintenant le statut d’établissement public de l’Etat, la réforme reste très incomplète », ajoute-t-il.
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