j'ai aussi une formation de formateur et la chance d'avoir bénéficié de formations continues spécifiques, je ne me sens pas à la rue...et je vous rejoins sur le fait que la pédagogie donnée en IFCS est insuffisante quant aux réels besoins sur le terrain. Mais je persiste à dire que formateur (et non enseignant! je suis (dé)formateur...

) des métiers de l'humain est l'un des plus difficiles. L'une des grandes difficultés étant souvent dans le positionnement du formateur.
Dans l'éducation nationale, alors que le formateur va former des enseignant, il est considéré comme faisant un autre métier que celui qui forme... ils parlent de "professionnaliser" la formation... dans l'armée, on rencontre même des formateurs de formateurs de formateurs !! (aucun mot n'est en trop)
La difficulté est que le système de santé actuel croit qu'il suffit d'être un bon professionnel (expert même) pour savoir transmettre son savoir et savoir faire, voire son savoir être...
Cette spécialisation du cadre de santé, n'est pas désirée par le système qui considère le formateur comme un planqué des services, un "bien loti" de la profession (enfin pour ceux qui n'ont jamais exercé dans un IFSI).d'ailleurs, nous avons le même enseignement... le but étant la polyvalence et donc l'employabilité...nous sommes interchangeables....
... et jamais ne se reconnait cette spécificité, ce changement de métier avec des connaissances spécifiques bien identifiées. Pour la DRH comme pour certains directeurs de soins, nous sommes même des "sous-cadres"...c'est vous dire ! le retour sur le terrain est suspect et sous conditions...
Se spécialiser, changer de métier est-il alors inconsciemment refusé et se campent alors les professionnels du soin dans une posture ambivalente ? Le métier de formateur, est souvent une étape, un passage, un essai dans la carrière de beaucoup de cadre de santé. Devenir un formateur et le revendiquer demande un choix professionnel clair...et une prise de risques importante : d'expert sur le terrain des soins , on devient novice du terrain de la formation.
A l'ère de la compétence, espérons que cela aidera à être plus clair face à cette spécialisation professionnelle et à mettre enfin les moyens adaptés en face...Mais vous le savez comme moi, en France, il n'est actuellement pas besoin de diplôme pour enseigner ou former...
Bonne journée aussi